Les grandes aventure d'Anne - Lonesome dove

"16h ! Déjà ?"

Anne regarda avec appréhension sa montre à cadran.

"Le soleil se souche bientôt, et désormais, je suis trop loin pour rentrer"

Anne continuait a marmonner tout en avançant avec prudence sur ce qui semblait avoir été une route pavée. Ferraille, jeune pousse et nids de poules jonchaient le chemin.
Autour D’Anne.. Des ruines décolorés et instables, des tas de pierres et de béton, des bout de bois et toujours des artefact rouillés ci et la. Pour couronner le tout, le vent s’était lever depuis maintenant 5 minutes.
Paris, déjà sinistre prenait un air profond de mélancolie. Le Paris de la grande époque, qu'Anne ne connaissait qu'a travers livres et photos qu'elle avait pu ramasser n'existait plus; seul le fantôme d'une vie grouillante et riche persistait.
Une brise cuivrée transportait la poussière et faisait battre un étendard de l'OSC fixé en haut du reste d'un bâtiment.

"Allons ma grande, ne te laisse pas abattre pour un monde que tu n'a jamais connu !"

Anne aime se parler seule, ça la rassure, elle se sens exister.. Certes ses jambes douloureuses sont la pour le lui rappeler et..

"Aie ! Saleté de poussière ! Je n'ai pas besoin de toi, dégage de mon œil !" Dit elle avec un mécontentement empreint de surprise tout en se frottant l’œil droit de sa main droite.

Anne tenait une paire de jumelle dernier cri offert par Alexis en échange d'un drone en sale état. Elle s’était demander a plusieurs reprise de ce qu'il aurait pu en faire.. A part le brûler.. Il n'y avait rien a en tirer. Elle avait même eu le sentiment d'avoir enflé Alexis.. C’était vite passé.
La poussière partie, et son œil méchamment rouge; Anne pris ses jumelles et s'amusa un fois encore comme une gamine a essayer tout les filtres de son jouet :
Zoom x 32, vision thermique (un classique se disait elle), vision magnétique, vision nocturne, "et la nouvelle et pas des moindre.. vision sonore !" Riais elle.
L'appareil sur ses yeux; Anne arpentait un très large sourire d'amusement pur. Sa bouche d'ouvrait et se refermais avec bonheur en au rythme de sa marche très maladroite bien que prudente. Tiqué par quelque chose au loin, elle manquait soudainement de tomber ! Retirais par réflexe ses jumelles, se pinça les lèvres, analysait la situation avec ses yeux nus et contrebalançait avec son corps svelte et son pied cette perde soudaine d’équilibre.
Elle ne pu s’empêcher de pouffer de rire.

"Hi hi, quelle sotte !"

Anne prenait toujours tout a cœur et était toujours positive. 2 qualités qui étaient très appréciés par ses proches. Alexis. Et surtout Nitilde.

"Quelle tristesse pour elle.. De ne pas pouvoir voir ne serai-ce que la lumière du soleil.. Enfermée la bas.. Je deviendrais folle. Comment fait elle ?

Je lui demanderais !

Ah ! ça me fait penser !"

Anne défit la sangle de son gros sac a dos, le mis a terre et l'ouvrit. Elle fouilla pendant 3 bonnes minutes l’intérieur de son sac (et lâchait plusieurs jurons). Anne. Apres un combat long et difficile, sortait triomphalement un appareil photo reflex.

"Je lui avait promis que je lui rapporterais des photos."

Anne prit quelques photos avec le plus grand sérieux du monde, puis enroula la sangle de son appareil autour de son cou. Elle en profita pour sortir un bouteille d'eau de son sac, en bu une bonne gorgée et remis la bouteille et les jumelles dans son sac avant de la refermer. Elle l'endossa, et parti vers l'Ouest en direction d'un tout petit point perdu devant le soleil déclinant qu'elle avait aperçu avec ses jumelles.

Un corbeau monopolisait l'attention de Anne depuis maintenant 10 bonnes minutes. Les cheveux dans le vent et les jumelles collés au visage elle observait avec attention l'animal. Il était à plus de 1000 mètres. Pourtant elle le voyait comme si elle le tenait entre ses mains et le regardait de ses yeux. Voir des lézards ou des cafards était extrêmement banal pour Anna; ou même pour n'importe qui.. Mais un animal dépassant le décimètre dans la nature était extrêmement rare.
Le corbeau était beau; un plumage ténébreux aux reflets bleu spatial; l’œil jaune débile et le bec sanguinolent. Il semblait avoir trouver un repas abandonné, à sa convenance. Anne ne pouvait cependant pas le voir, une bête pierre masquait l'insolent repas du corbeau. Son ventre gronda.
Abaissant ses jumelles et baissant le tête, défaitiste.

"Il me donne faim"

Elle remis ses jumelles a ses yeux. Elle ne voulais pas bouger, de peur d'effrayer la bête. Anne contempla le corbeau dans sa position peu optimisée encore quelques minutes.. Avant d’être soudain frappée par sa bêtise.

"Comme je peux être bête des fois ! Je suis si loin.. Il ne me verra pas me relever.. Il ne me vois pas tout court d'ailleurs !"

Aussi, Anne abandonna sa position inconfortable. Son ventre en plus d’être vide avait pendu au dessus d'un nid de poule depuis plus de 10 minutes et ses abdominaux lui faisaient payer cher.
Une fois debout, elle fit quelques pas, se repositionna, et remis ses jumelles. Elle traqua le corbeau pendant 2 bonnes minutes, elle avait perdu sa position.. "Trouvé !" dit elle avec un petit sourire revanchard. Son sourire s’effaça..

Le corbeau se régalait d'un cadavre humain encore frais, Il piochait dans sa cage thoracique défoncée. Pupilles dilatés et mains tremblantes d'adrénaline Anne Zooma un peu plus sur ce corps.

Elle ne pu s’empêcher de pousser un cri ! Le cadavre sur le dos la regardais dans les yeux. Gueule ouverte, yeux révulsés et visage déchiqueté.
Elle rejetait ses jumelles d'horreur, fis un bon en arrière et se retournait de peur. Déjà d’épaisses gouttes de sueur perlais et glissaient son visage mortifié. Son cœur battait a pleine vitesse, il lui faisait mal, elle ne respirait plus que par la bouche, elle était pale, livide, la joie et la couleur avait disparu de son visage. Ses yeux bleu ciel tremblaient; tout comme son corps tout entier. La vision d'horreur l'assaillait, la frappait encore, et encore, le visage du mort apparaissant et disparaissant toujours !
Assise les cuisses sur les fesses, elle se prenait la tête dans les mains..

Doucement; elle repris son calme, soufflant en rythme, les mains sur les jambes. Anne reprenait des couleurs.
Le soleil avait presque fini sa longue journée fainéante, le ciel était déchirer, formes et couleurs se mêlaient joyeusement et chaleureusement. Bleu marine, en face d'elle, Rouge, orange rose, gris, noir, jaune et parsemé de vert, Anne regardait ce ciel sculpté par les peintres. Un dernier grand souffle..
C’était fini !

Anne se releva et admira le ciel encore un instant de plus, l'instant était noble et détaché du temps. Le vent soufflait et s'amusait avec ses longs cheveux noirs, et elle entendait le vent se manifester a ses oreilles.
Enfin; un petit rictus se redessina a nouveau sur son visage.

"Ahhhhhh ! Je les préfère morts depuis des lustres ! J'aime pas les nouveaux !

Elle se tut. Elle baissa la tête et les yeux.

"J'ai vraiment eu peur !" Lanca elle presque étouffée et avec une grande émotion dans sa voix.

Elle repris ses jumelles avec témérité et regarda a nouveau en direction du corbeau..
Il était toujours la, elle descendit lentement les jumelles et croisa a nouveau le regard avec la dépouille. Elle se mis a trembler a nouveau. Zoomait encore plus sur le visage du macabre et d'un simple coup d’œil reconnu la marque de fabrique de ses semblables. Cet homme n’était pas mort naturellement, ni tué par des Sprinkhanns. Non la perspective qui lui vint a l'esprit était pire encore. C’était des humains qui l'avait tué après s’être beaucoup amusé avec lui.

Une nouvelle goutte de crainte glissa sur son visage.

"Je vais devoir être d'une extrême prudence ! Les hommes sans loi sont pire que les Sprinkhaans !"

Sur ses belles paroles, Anne s'empressa de mettre son sac a terre. Elle le fouillait a nouveau pendant 5 bonnes minutes avant d'en sortir. Un revolver, un petit sachet, un couteau de combat plus sérieux que celui quelle porte d'habitude; ainsi qu'une petite boule métallique. Elle vérifia le revolver, tournait son barillet et inspectât toutes les balles; cela fait elle mit son revolver, le sachet et la boule dans les poche de sa veste grise. Son couteau prit sa place dans un fourreau ouvert au niveau de la ceinture gauche.
"Le grand avantage d’être ferrailleuse, c'est qu'on a accès a des trucs que nul autre ne possède !" Dit elle avec une pointe d'orgueil.

"Et on voit du pays !" Rajoutait elle.

Maintenant équipée pour le grand danger, Anne remit son gros sac sur dos et quitta la route pour rejoindre l'immeuble de gauche. Comme tout les immeubles de l'ancien Paris, les fenêtres étaient éclatés, le sol jonché de dangereux bris de verre. Tous sentaient la poussière, le béton et le brûlé. Celui la ne dérogeais pas a la règle. Son atmosphère était chargée; immobile. Les derniers rayons solaires éclairaient d'un rouge orangé toute la poudre en suspension. Anna traversait alors le hall; détruisant pour un temps la belle harmonie éternelle qui semblait régner ici. Ses pas résonnaient; le sol était visiblement marbré. Anne s’arrêta net, s'accroupi, épousseta le sol et le touchait de sa main.

"Han ! Ce ne sont que des dalles classiques; imitation marbre; dommage, j'aurais pu en tirer des gros sous au marché noir."
Elle soupira et se relevait doucement, visiblement déçue.
Au bout du hall d'entrée la porte vers la cour intérieur était bouchée par des décombres, a droite et a gauche, des escaliers, tout deux en bon état et, fait rare, un tapis rouge défraîchi épousait les marches du coté droit. Anne amusée y vu un signe

"A droite ! toute !" dit elle d'une voix militaire masculine. Et c'est avec des gestes hachés qu'elle tentait d'imiter la marche d'un soldat pour rejoindre l'escalier.

Premier étage, bloqué. deuxième étage, pas mieux. troisième étage.

"Ah une fenêtre sur la cour intérieur, enfin !

Anne s'approcha et a sa grande surprise vu, qu'il ne restait plus rien de l'immeuble de l'autre coté; sinon une montagne infâme de roches grises, de morceaux de bois et de papiers.
La cour était inondée, des herbes hautes et des roseaux avaient élu domicile a proximité de ce bassin improvisé, le spectacle était étonnant. Anne était émerveillé, ébahie par cet étang peu commun. Qu'a cela le tienne, la curiosité était trop forte, et Anne étirait le crochet de son sac, l'accrochait a une fissure sur le bord de la fenetre, l'enjamba et commença a descendre. Sa technique était très personnelle. Anne ne pouvait s’empêcher de donner de téméraires poussées sur le mur pour se sentir flotter et défier la gravité, elle avait toujours trouvé ça grisant, et les descente l'amusait toujours beaucoup. Son visage avait ce quelque chose que l'on remarque chez les gens serein. Elle pensait a Anya. Quelle chance elle avait avec ses pouvoirs de SCAM !
A 30 cm du sol, elle appuya sur un petit bitoniau près de la corde de son sac. CLAC ! Le crochet se referma brusquement, Anne tomba et atterri a la manière d'un félin, avec souplesse. En se relevant elle regarda ce très étrange point d'eau et de vie. Pendant ce temps la corde se rembobinait lentement dans son sac. Ses rivaux et amis ferrailleurs lui enviaient son sac.
Un croassement de corbeau, attira son attention vers le monticule de gravats.

"Tient qu'est ce que c'est ?"

Anne avait aperçue quelque chose briller dans les ruines. Elle approchait le dos courbé, à la manière d'un chercheur d'or qui trouve sa première pépite depuis des mois. Et après une brève inspection..

"Une pièce ? Et... Oh un portefeuille... Mmh voyons voir... Une carte d'identité... L, fraser... Le prénom est illisible... Des cartes de fidélités en veux tu en voila ! Une photo; mmh beau mec !" D'un cri de surprise,

"Ah ! un billet de 100 dollars... Et 6 dollars en pièces. Pas mal, pas mal. J'ai pas perdue ma journée moi !"

Elle jubilait. Apres tout 107 dollars ce n’était pas rien. Et le portefeuille tombait à pic. Celui de Anne ne ressemblait plus à grand chose. Mais Anne était une femme pingre, et lacher ne serait-ce que 2 dollars pour un cocktail lui faisait mal au cœur. Elle était sur le point de jeter négligemment le portefeuille dans son sac qui servait de foutoir, quand elle tilta sur une carte qui ne lui était pas étrangère.

"OSC, Liliane Fraser, SCAMT, équipe PROTELES" Elle ne put s’empêcher de lâcher un

"Jackpot !" Anne était hilare.

"Hi hi hi, j'ai vraiment pas perdue ma journée ! Je vais pouvoir me servir dans l'inventaire de l'OSC. Ça faisais longtemps... La dernière fois ça remonte à ?" Elle penchait la tête, bouche ouverte, l'air absente, Anne fouillait dans sa mémoire (sans trop se forcer)

"Ah ! Ouii ! C’était il y a 6 mois ! J'avais trouvé tout un stock de bouteilles d'alcool, dont de très, très vieux vins... 2030... 2014... Et Alexis avait tout raflé. En échange de quoi il m'ouvrait les portes de l'inventaire pour prendre 3 objets, dont ma petite bouboule" Elle tapota sa poche "J'avais un peu profité de la situation d'ailleurs. 3... Mais y pensais a quoi ?! 7 Ouais ! C'est trop rare des occasions comme ça" elle s'assombrit.

"De toute façon, il me connait trop bien pour savoir que je profite beaucoup d'une situation... Et dire qu'il avait fait porter le chapeau a quelqu'un d'autre ! Ah ah ! Il presque pire que moi ! Bon aller, on verra ça plus tard, j'ai encore de la route" Fini elle en abandonnant le portefeuille en enfer (le sac !)
Elle escalada ce qu'il restait du monticule et descendit prudemment pour rejoindre une nouvelle rue. Sans attendre elle se cachait derrière un gros bloc de béton et prit ses jumelles. De l'est a l'ouest elle inspecta la rue avec minutie, 1 filtre a fois.

"Nocturne... Ok; Infrarouge... Personne; Echo... Pas mieux; Magnétique... Rien; et Rayon X... Pas mieux... Bon allons y !"

Le maccabé de tout a l'heure compliquait beaucoup les choses. Était-ce des criminels en manque de divertissement ? Des vagabonds s’étant entre-tués pour une raison ou pour une autre ? Une petite colonie qui avait châtié un dissident ? Impossible de le savoir. Toutes ses questions tournaient sens cesse dans la tête de Anne depuis 2 minutes. Elle avait l'impression d’être une machine a lavé en mode essorage. Elle avait beau retourner le problème dans tout les sens, rien ! Cela ne menait a rien... Sauf a lui donner mal a la tête.

Aussi chassa elle cette pensée néfaste pour son moral et s'engagea sur cette nouvelle route. Elle ressemblait a toute les autres routes, Anne semblais un peu las. La route montait, et en 20 minutes Anne était sur les hauteurs de Paris. D'ailleurs en se retournant vers l'est elle pouvait voir les lumières du nouveau Paris percer a travers les ténèbres de la nuit. Une bien belle vue !
Le coté Ouest aussi était éclairé. La lune, couchée sur le dos, brillait intensément. Fait rare, un halo de couleur primaire se dessinait autour de l'astre. Anne ne pu s’empêcher de regarder ce croissant d'argent sans en tirer une certaine gaieté. L'air était pur et la brillance intense de la lune n’était gâchée que par le nouveau Paris a l'est, qui brûlait de sa venimeuse lumière. Elle en vint a détester Paris pour lui gâcher son plaisir. Elle aurait préféré que cet instant contemplatif dure encore un moment, mais elle se ravisa. Elle devait marcher encore quelques kilomètres avant de se reposer a l'abri de tout les dangers. Alors, elle se remis en marche.