Funérailles impériales [Topic 1]

Allez, premier topic! Il sera vraiment introductif, histoire que chacun pose un peu ses personnages.



-Tu pars déjà ?

Valentin, sur le pas de la porte, se retourna lentement. Vêtu d'un élégant costume, ses cheveux grisonnants tirés vers l'arrière, il avait fière allure malgré l'approche de la soixantaine. Ses devoirs le forçaient à se lever à l'aube. après tout, diriger la plus grande organisation para-militaire au monde n'était pas une mince affaire, surtout lorsque la sécurité de millions d'individus était en jeu. N'importe qui en aurait eu des insomnies, et il ne coupait pas à la règle. Par mesure de commodité, il logeait dans un immeuble lui appartenant intégralement, dont la plupart des étages faisaient office de locaux. L'imposante bâtisse s'enfonçait ensuite à plusieurs dizaines de mètres en sous-sol. Des employés étaient chargés de ravitailler non seulement les mess, mais également les réserves alimentaires personnelles des dirigeants et officiers. De fait, nombre des membres de la haute sphère de l'organisation ne sortaient presque jamais du siège. Valentin faisait partie de ceux-ci. Il pouvait de toute manière garder un œil sur l'ensemble du monde connu depuis ses écrans ; et ce qu'il y voyait ne lui donnait certainement pas envie d'aller y perdre son temps.

-Tu ne dors donc jamais ? rétorqua-t-il.

-Pas trop le matin. J'aime bien me lever tôt. Je pensais que tu le savais.

Si anodine soit-elle, la remarque fit tiquer le quinquagénaire. L'éducation de cette adolescente n'avait jamais été son fort. Aujourd'hui encore, il avait du mal à savoir s'il s'agissait d'une simple boutade ou d'un début d'insolence mal placée. Après quelques secondes passées à la dévisager, il renonça. L'idée qu'il ne puisse simplement pas parvenir à la comprendre l'emporta. Cela lui convenait de toute manière. Du moment qu'elle se tenait à carreau, le reste importait peu. Or son comportement était justement tout sauf exemplaire. Valentin préféra lâcher le morceau, conscient qu'une rumination morose ne ferait que le desservir. Il la salua d'un simple hochement de tête, puis referma la porte derrière lui. Nitilde s'étira longuement, encore ankylosée. Elle jeta un coup d'œil à l'imposant miroir mural du salon, passa négligemment une main dans ses cheveux, espérant en vain qu'ils auraient un jour la décence d'adopter une coiffure convenable. Certes, les efforts n'affluaient pas de sa part pour aller dans ce sens. Petit à petit, l'horloge avançait vers la septième heure. Avec un peu de chance, elle parviendrait à trouver quelqu'un avec qui bavarder. La vie au siège était si vide, si redondante...du moins dans les étages où on la laissait officiellement vagabonder. Au sous-sol, il y avait toujours quelque chose à voir. Et malgré les menaces désabusées de son père, c'était bien là-bas qu'elle comptait se rendre, pas plus tard que maintenant.

Un instant plus tard, ses pas résonnaient sur le sol métallique du QG. Elle marchait avec maintien dès lors qu'elle croisait un inconnu au détour d'un couloir, puis se remettait à courir quand elle était hors de vue. À qui allait-elle bien pouvoir aller tenir compagnie de si bon matin ? Les membres des équipes locales dormaient, à n'en pas douter. Il valait mieux qu'ils soient en forme en cas d'attaque des sprinkhaans. Ceux du secteur scientifique se penchaient déjà par dessus des microscopes, à n'en pas douter, mais leur travail était relativement rébarbatif pour quiconque n'était pas initié. Ce fut finalement en passant à tout hasard devant une porte entrouverte qu'elle se décida. Il s'agissait de ce que beaucoup appelaient ici le poste de commande. Tout un pan de la salle était recouvert d'écrans où étaient retransmis les images enregistrées en direct par les nombreuses caméras positionnées à toutes les entrées et sorties du bâtiment. De grandes tables étaient disposées de façon rectangulaire en son centre, tant pour former un plan de travail qu'un espace de réunion sommaire. Ceci était nécessaire, pour cause, car ici créchaient la plupart du temps les responsables de la sécurité de l'organisation, dont les jumeaux Maël. Mike était assis, visiblement plongé dans quelque investigation, réflexion, ou quoi que ce soit d'autre. Nitilde s'approcha sans s'annoncer, comme à son habitude, et se pencha par-dessus son épaule.

-Eh, Mike. Qu'est-ce que tu fais ?

Les jumeaux avaient passé la nuit dans le poste de commande, s’entraînant au maniement de leur arme, feuilletant le registre de la journée pour vérifier toute incohérence pouvant être laissé par l'équipe de la sécurité dont ils étaient les dirigeants, ou tout simplement en s'envoyant des boulettes de papier. Ils étaient de garde cette nuit, comme toutes les nuits d'ailleurs, et ils se relayaient de temps en temps pour piquer un petit somme. Mike et Steeven dormaient assez peu la nuit ne dépassant rarement 2h de sommeil continu et c'est pour cette raison qu'ils étaient, d'après la direction, les mieux placés pour garder le bâtiment la nuit. Ceci les gênaient peu puisque le local était équipé d'un large canapé très confortable, et que le réfectoire se trouvaient à l'étage supérieur.. Par conséquent ils ne manquaient absolument de rien.

Il était 6h30 quand le bâtiment commença à se remplir de scientifique et bureaucrate, vaquant à des occupations ennuyeuses pour la plupart. A peine 30 minutes plus tard, Mike se leva :

- Allez, je vais en fumer une, tu m'accompagnes ?

Steeven se tourna vers son frère qui lui lança son paquet de cigarette, il lui renvoya directement.

- J'en prendrai une plus tard, je vais finir de préparer le registre pour la journée. Je te rejoins dès que j'ai fini au pire.

Mike attrapa le paquet et acquiesça d'un signe de tête avant de partir en direction de l'entrée principale du bâtiment. Il salua au passage la plupart des employés de l'OSC qui ne savaient jamais si ils avaient affaire à Steeven ou à Mike. Une fois dehors, il sorti une cigarette et l'alluma avant d'en tirer une première bouffé, une fois ceci fait, il profita au passage de l'air frais.

Pendant ce temps, Steeven était en train de finir son boulot lorsqu'il entendit une voix féminine, il se retourna et vis que cette voix appartenait à la fille du patron, Nitilde.

- Ah tiens, salut Nitilde, toujours aussi matinal à ce que je vois.

Il accompagna sa parole d'un clin d’œil, pas afin de faire "bien" au yeux de fille du patron mais par réelle sympathie puisque lui et son frère appréciaient particulièrement cette jeune fille, avant d'ajouter.

- Je compte aller à l'entrée du bâtiment en fumer une, tu m'accompagnes ?

Il se leva, rangea le registre sur l'étagère et se dirigea vers l'entrée du local en finissant par.

- Au fait, moi c'est Steeven, Hahahaha !

Nitilde esquissa un sourire dépité. Elle ne parvenait jamais à les distinguer. Pourtant, elle avait réussi, à force, à comprendre que l'un était plus fanfaron que l'autre. Mais jusqu'à leurs mimiques, on aurait dit que les jumeaux faisaient le maximum pour prêter le monde entier à confusion. Déposés sur une table, les katanas des frères Maël attirèrent son regard. Sobres mais éblouissants de splendeurs, il s'agissait là d'armes de qualité dont les propriétaires prenaient soin. Il était de notoriété publique que Mike et Steeven étaient des fines lames, et l'adolescente n'en doutait pas un seul instant. Ils faisaient preuve d'une telle assurance, d'un tel calme. Leur aura forçait l'admiration ; à moins qu'elle ne soit la seule à les admirer ainsi suite à sa propre frustration. Elle aurait également voulu apprendre à se battre à l'épée, mais Valentin l'en empêchait, tout comme il faisait en sorte qu'elle ne mette pas les pieds hors du siège de l'organisation. Autant dire que la proposition, si banale fut-elle, de Steeven recelait un certain intérêt à ses yeux !

-Carrément ! Et, euh...je t'avais reconnu, hein. C'était fait exprès. Bon, allons y !

Pour maximiser le temps de déploiement, les unités les plus importants de l'organisation travaillaient uniquement au premier ou au deuxième sous-sol. Ils ne mirent donc qu'un instant à rejoindre l'imposante porte de sortie. La première bouffée d'air fut salvatrice. Paris était une ville à la pointe de la technologie. Quelques décennies auparavant, de nombreuses avancées avaient été faites en matière de filtration de l'air. À présent, que ce soit ici ou en pleine campagne, la pollution n'était plus qu'un mauvais souvenir. Cela contrastait étrangement avec le décor qui se peignait devant eux : des transports fusant de toute part, une foule fourmillante, des écrans géants. Un capharnaüm assourdissant, effrayant et attrayant à la fois. Mike – car elle était désormais persuadée de les distinguer, du moins pour l'instant – se trouvait déjà près de l'entrée. Selon toute vraisemblance, il attendait son frère.

-Salut Mike ! Eh, vous qui venez de là-bas, dites-moi, comment c'est en pleine ville ? J'ai seulement de vieux souvenirs...

Une brise légère se leva, suffisante pour faire flotter quelques secondes sa tignasse cuivrée. Nitilde s'empressa de rabattre ses cheveux sur son profil droit.

Mike vit son frère arriver en compagnie de Nitilde, sa cigarette était déjà terminée mais il décida d'en prendre une autre, tel un drogué en manque. Une fois la cigarette allumait, il relança le paquet en direction de son frère qui ne regardait pas, pour voir si ses réflexes étaient au rendez vous. Visiblement non puisque Steeven se prit le paquet en pleine figure avant de le rattraper.

- On réglera ça en salle d'entrainement, je vais te rétamer !

Les jumeaux rigolèrent, puis Mike pris la parole.

- Salut ma grande, bah écoute.. c'est un peu comme au QG, des gens qui cours dans tous les sens, qui se bousculent. Il prit une bouffé.

- Sans oublier ceux qui font la gueule à longueur de journée, comme si il n'avaient plus la joie de vivre hahaha

- Ouais c'est sur. Mais bon après, ce n'est pas tous noir non plus, il y a certains lieux pas trop mal comme les discothèques ou les bars. On t'y emmènera un soir si tu veux, si on se débrouille bien ton vieux n'y verra que du feu !

Les jumeaux se regardèrent avec un air complice que seuls eux comprenaient puis ils prirent en même temps une bouffé. Et c'est alors qu'ils dirent à l'unisson en tendant un paquet de cigarette en direction de Nitilde.

- Tu en veux une ?

L'adolescente ne chercha pas à réprimer un ricanement. Ils étaient amusants. Malgré eux par moment, à n'en pas douter, mais amusants tout de même. La description était en fin de compte relativement décevante. Nitilde avait déjà vu des images de Paris et du reste du monde, surtout en cette période où la communication était au cœur même du monde. Elle restait pour autant persuadée que rien ne vaudrait de vivre l'expérience, en émettant toutefois une réserve. Ces espaces urbanisés ne l'intéressaient pas plus que cela. Ce qu'elle tenait absolument à visiter, c'était le reste. Les grandes étendues sur lesquelles la nature avait repris ses droits. Autrefois, on y trouvait des agriculteurs ou des petits villages isolés du monde, mais les temps avaient changés. Les hommes avaient dus s’agglutiner dans les métropoles pour assurer leur survie. Par la suite, ces immenses zones vides héritèrent du sobriquet de « désert des khaans ». Dans certains de ces lieux, des sauterelles erraient encore, sans but. Nul ne comprenait réellement ce qu'ils recherchaient. On en avait déduit qu'ils n'étaient mus que par l'instinct primaire de destruction qui caractérisait les bêtes sauvages. Nitilde observa tour à tour les deux paquets -identiques, bien évidemment- que lui tendaient les jumeaux. Elle sembla hésiter un instant, puis se décida finalement.

-Non merci pour les cigarettes. Je vis dans un bâtiment où une bonne moitié des conversations ont pour sujet la nihine, alors je crois que j'en ai assez comme ça avec les drogues. Je dois bien admettre que j'ai du mal à saisir pourquoi vous en fumez autant...oh, et non merci également pour le petit tour. C'est gentil, vraiment, mais...non. Juste non.

Son expression sembla se figer avant qu'elle ne détourne le regard, visiblement gênée. À son grand contentement, aucun des frères Maël ne put esquisser la moindre remarque : une alarme s'était mise à sonner avec insistance. Il s'agissait de l'une des deux alertes. La première annonçait une attaque des sprinkhaans, et la deuxième, celle-là même qui vrillait les tympans de Nitilde à l'heure actuelle, annonçait un retour imminent d'une équipe. Valentin n'allait donc pas tarder à apparaître.

-Oh, là il faut vraiment que je rentre. Je vous revois plus tard !

Elle s'empressa de retourner vers la porte principale du bâtiment, mais s'arrêta à mi-chemin. Un van militaire sombre venait de se garer sur le parking privé de l'organisation. Sur son flanc, on pouvait reconnaître distinctement une forme pentagonale d'un vert pâle. Le symbole de l'équipe Mantis, dirigée par l'un des premiers scamis, Anthony Scott. Cet homme était un vétéran, un symbole pour de nombreux soldats, voire une allégorie de la lutte contre les sauterelles. Et dès que ses compagnons le sortirent du véhicule, allongé sur une civière, le corps immaculé de sang, Nitilde comprit que la mission avait mal tournée. À vrai dire, elle ne savait même pas qu'il y en avait eu une cette nuit. Sans cela, elle se serait sans doute éveillée pour pouvoir l'observer en direct. Ces combats étaient toujours jouissifs à admirer. Les hommes repoussaient les créatures avec aisance et grâce. C'était à chaque fois une victoire pour l'humanité. Vallen Arvaleon, le dernier, mit pied à terre. Il n'était pas du genre à dissimuler ses émotions ; or en ce moment la souffrance déformait son visage. Nitilde entreprit de faire un pas vers lui, mais Valentin traversa la porte du siège. Comme toujours il fut bref, concis, et glacial.

-Nitilde, tu rentres immédiatement. Les Maël, vous passez à mon bureau d'ici une demi-heure. Numéro douze, je veux un rapport complet. Pourquoi avoir demandé l'arrêt de la transmission, et que s'est-il passé ?

-Monsieur, pourrait-on en parler dans un instant ? Je...j'ai besoin...d'un temps de répit.

-Négatif. Avec moi, tout de suite.

-Papa ! Enfin, laisse le cinq minutes ! Je veux dire...il semble évident que N12i est dans un état de choc.

-Je croyais t'avoir demandé de rentrer.

-Mais...

Le regard cinglant de Valentin la dissuada de terminer. Bougonne, elle s'engouffra dans le hall sans demander son reste. Le dirigeant de l'organisation soupira. Il fit signe à Vallen qu'il lui accordait dix minutes. Le jeune homme poussa un long soupir, détacha son fourreau pour le poser à terre, puis s'installa sur les marches de pierres taillées sur la devanture. Il n'aurait jamais cru qu'une mission avec l'intégralité de Mantis puisse tourner aussi mal.

Les jumeaux se regardèrent dans les yeux et se comprirent directement.. Ceci promettait d'être une très mauvaise journée entre la mort d'un des symboles de l'OSC et la convocation au bureau du patron, surement pour se faire réprimander..

Ils éteignirent leurs cigarettes en même temps et allèrent vers Vallen afin de prendre des nouvelles sur ce qui avait put se passer sur le terrain.

- Hey mec, ça va toi ? Qu'est ce qu'il s'est passé sur le terrain ?!

Les Maël se mirent chacun d'un côté du soldat et Steeven accompagna sa parole d'une main sur son épaule, comme pour le soutenir dans cette situation.

Vallen rejeta machinalement ses cheveux vers l'arrière de son crâne et leva les yeux vers son interlocuteur. L'un des frère Maël. L'autre n'était d'ailleurs pas loin. Il ne les connaissais que de nom et de visage, savait qu'ils étaient chargés de la sécurité du quartier général, mais ne savait que très peu de choses à leur sujet. De mémoire, il ne leur avait d'ailleurs jamais adressé la parole. Cela dit, toute oreille attentive était bonne à prendre. Le jeune homme avait participé à plus d'une trentaine de missions ; celle-ci était la première à connaître une issue si tragique. Deux autres soldats, blessés eux aussi, étaient transportés jusqu'au bâtiment. L'un poussait des râles qui à eux seuls rappelaient la triste réalité. Ils étaient en guerre, face à un adversaire volatile, un ennemi invisible. Un conflit comme l'humanité n'en avait jamais connu, et qui apportait son lot de victimes. Vallen empoigna son fourreau, fit suinter l'acier sur quelques centimètres, puis enfonça de nouveau la lame.

-On a été pris par surprise. On a du essuyer une attaque cette nuit, Mantis a été envoyée. Le premier groupe de khaans ne nous a pas posé de problème, mais un second est apparu sur le flanc. J'ai été encerclé, et incapable de transmettre les directives. Ils ne les ont pas vu arriver. Ils se sont mis à six pattes, et en instant ils fondaient sur eux...

Les poings du scami se serrèrent. Vallen tentait au quotidien d'exclure la haine de sa palette d'émotions, mais il n'y parvenait pas en cet instant. Il détestait ces bestioles, et plus encore il se maudissait d'avoir échoué. Valentin et Anthony avaient été clairs : il était le stratège. Il devait rester en retrait, ne jamais être seul, anticiper les mouvements ennemis et, en cas d'échec, prendre les initiatives nécessaires pour s'assurer de la survie de ses compagnons. Le tout sans mettre en péril la réussite de la mission, et en s'assurant de véhiculer une bonne image à travers une mise en scène de qualité. Sur tous les plans, le constat s'avérait amère.

-Ils étaient dix fois plus nombreux que nous...j'ai été forcé de demander l'arrêt de la transmission et le repli. Anthony a pris un coup de jus en m'assurant la retraite.

Dans le jargon utilisé par les membres de l'organisation, le coup de jus avait à voir avec le tentacule des sprinkhaans. Ceux-ci l'utilisaient comme une sorte de fouet dont l'extrémité produisait une étrange énergie. Tout contact était suffisant pour engourdir un adulte, et sa prolongation pouvait être létale. Anthony n'avait fait qu'effleurer le dangereux appendice, ce qui avait été suffisant pour que d'autres sauterelles se ruent sur lui. Ses hommes avaient accouru pour le libérer de l'emprise des créatures, et l'avaient ramenés en urgence à la base avec les deux autres blessés. Leur diagnostic était des plus incertains à l'heure actuelle. Quant au reste de la troupe, ils allaient métaphoriquement se faire tuer par Valentin.

Steeven baissa les yeux, lui qui d'habitude était plutôt beau parleur ne savait absolument pas quoi répondre à tout ça.. Cet événement promettait de créer pas mal de tension au sein de l'OSC et avec les contributeurs de la société, qui avait subit une exécrable pub cette nuit. De plus, Valentin était loin d'être quelqu'un de compatissant et n'hésitait pas a enfoncer le clou si nécessaire pour faire réagir ses hommes afin que ceci ne se reproduise plus à l'avenir. Il en avait presque oublié le rendez vous du boss dans son bureau, chose qu'il ne supportait pas du tout. Même si ils travaillent pour l'OSC, les Maël n'appréciaient pas forcément le dirigeant, le trouvant trop inflexible auprès de ses hommes qui risquent leurs vies pendant que lui se balade "tranquillement" dans les bureaux et répond aux conférences de presses..

C'est Mike qui brisa le lourd silence en essayant de rassurer au mieux le soldat

- Mec, t'en fait pas.. C'est malheureusement les aléas de la guerre.. Tu es l'un des meilleurs soldats de la société et un excellent stratège, si même toi tu n'as pas réussi à prendre des décisions, peu d'autre auraient pu le faire.. Il ne faut pas que tu te sentes responsable de tout ça, je pense que tu as très bien réagis au vue de la situation...

Mike avec ses paroles espérait apaiser un peu Vallen, surtout qu'il était attendu lui aussi au bureau de Valentin et qu'il risquait de passer un sale quart d'heure. Même si le patron n'a pas été clair sur le sujet de la convocation, Mike savait que c'était pour parler de sa fille, qu'il ne fallait pas qu'elle sorte et gnagnagna.. Les Maël le trouvaient totalement surprotecteur avec sa fille, l'empêchant totalement de vivre une vie normale, ce que tout les enfants méritent..

Les propos tenus par Mike faisaient sens. Vallen en avait déjà conscience, mais s'entendre nier sa responsabilité par quelqu'un d'autre constituait un soulagement bienvenu. Les frères Maël étaient en fait très sympathiques dès lors qu'on leur adressait la parole. Il aurait volontiers continué de converser avec eux, mais son sens du devoir le rattrapa. Valentin lui avait accordé quelques minutes, visiblement à contre-cœur, et mieux valait ne pas abuser de cette étonnante générosité. Numéro douze se releva, cala son fourreau dans son dos, et adressa un sourire à ses interlocuteurs.

-Vous avez sans doute raison. Et il ne faut pas perdre espoir, nos hommes vont peut-être s'en sortir. Si nous voulons nous en sortir également, on ferait mieux de rejoindre le chef. Allons-y. Je pense qu'il sera content de pouvoir gagner du temps en nous accueillant tout trois à la fois.

D'un pas rapide, le scami prit la route du bureau du dirigeant de l'organisation. Sur le chemin, beaucoup le saluèrent gaiement. Ici comme ailleurs, Vallen était très apprécié pour son intégrité. Les journalistes des nations unies se tournaient souvent vers lui après les combats pour recueillir ses dires, et il était de même très prisés lors des conférences de presses. Une idole populaire, en somme. Il savait que Valentin l'avait compris et que c'était entre autre pour cette raison qu'il avait pu entrer dans ses bonnes grâces. Avec les Maël lui emboîtant le pas, il arriva devant la porte ouverte du bureau vers lequel il faisait marche. Le père Aënis l'y attendait déjà, faisant les cent pas. Lorsqu'il aperçut ceux qu'il avait convoqué, il leur fit signe d'entrer. Vallen referma la porte derrière lui et se mit au garde à vous.

-Rapport concis, ordonna Valentin.

-Trois blessés, dont le chef d'équipe. Pronostics vitaux engagés. Les sprinkhaans n'ont pas pu être éliminés. Je dirais que nous n'avons jamais eu à en affronter autant d'un coup. Nous étions en sous-effectif, la présence d'une autre équipe en renfort était nécessaire.

-Votre rapport n'est pas censé contenir de justifications, Arvaleon. Vous avez échoué en tant qu'équipe, en tant que soldat, et plus encore en tant que stratège.

-J'en suis conscient monsieur.

Valentin s'approcha du jeune homme, le fixa droit dans les yeux. Malgré le flot d'émotions le parcourant, Vallen demeura stoïque. Le quinquagénaire eut une moue insolite, puis alla s'asseoir, l'air exténué. Il fallait dire qu'à l'instar de nombre d'officiers, il n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit. Il en voulait à Mantis mais devait se rendre à l'évidence : ils avaient fait du mieux possible. Proteles avait en outre endigué l'avancée des khaans, parvenant ainsi à sauver Bruxelles. Vallen était un soldat exemplaire, il n'avait rien à lui reprocher. Il fallait à l'inverse le relancer au plus vite pour ne pas le perdre. Et il savait exactement comment s'y prendre.

-Bien. Numéro douze, au cas où nos hommes succomberaient à leur blessure, je veux que vous preniez la tête de Mantis en attendant qu'un officier remplace Scott. Vous serez en charge de trouver des nouveaux membres pour les remplacer, et de diriger toutes les opérations que Mantis mènerait durant cette période.

Le scami se contenta d'approuver d'un hochement de tête. Cette situation lui allait parfaitement. D'une car il ne cherchait aucunement à gagner en grade, et de deux car il aurait eu mauvaise conscience d'obtenir une promotion suite à la mort d'un homme aussi important à ses yeux qu'Anthony Scott. Au final, Vallen fut soulagé. Il ne s'était pas fait passer de savon. Du moins pas pour le moment, car Valentin n'en avait pas fini. Son calme placide laissa place à un air belliqueux.

-Ensuite, vous trois, que les choses soient claires. Je ne vous demande pas de jouer aux policiers et de me ramener ma fille à chaque fois qu'elle met les pieds dans les sous-sols, vous n'en finiriez pas. En revanche, si je vous prend encore à l'inciter à faire quoi que ce soit inapproprié, vous savez à quoi vous attendre. Nitilde est d'une importance capitale. S'il lui arrive quelque chose par votre faute, je vous fait tuer sur le champ. Cela s'adresse surtout à vous, les Maël. Rompez désormais.

La porte s'ouvrit de l'extérieur au moment ou Vallen s'apprêtait à sortir. Sur le coup, il fut surpris de voir entrer un homme d'une telle allure. Il s'agissait au mieux d'un artiste à l'allure décalée, au plus vraisemblable d'un vagabond. Mais un vagabond ayant audience avec Valentin Aënis recelait à n'en pas douter quelque secret. Son visage disait vaguement quelque chose au jeune soldat, qui ne s'attarda pas pour autant par crainte de le mettre mal à l'aise. D'autres sujets plus préoccupants lui occupaient l'esprit à l'heure actuelle. Il s'inclina pour saluer les quatre hommes, puis se dirigea vers son logement – un deux pièces en sous-sol. Rendre visite à ses amis du côté de l'infirmerie aurait pu le rassurer, toutefois il devait se rendre à l'évidence : il ne ferait que gêner les médecins. Un coup de jus ne se soignait pas en quelques minutes, ni même en quelques heures. La priorité actuelle était de se débarrasser de ces vêtements crasseux et du sang ayant séché sur son corps. Une douche s'imposait.

Un étage au-dessus, Valentin renifla bruyamment. Une odeur pestilentielle venait d'envahir son bureau en à peine quelques secondes. En même temps, il s'y attendait. Ethan ne pouvait être que dans un tel état après tant d'années d'exil, et sans doute avait-il du temps à rattraper. Pour en être persuadé, il fallait avant tout l'interroger...du moins après l'avoir passé à la javel. Hors de question d'accueillir un homme d'aspect aussi répugnant. C'était l'armée ici, pas le défilée des congénitaux. Un lavage intégral et une tonte de la barbe était de rigueur. Quant à cette insolente chevelure, Valentin pouvait s'y accommoder. Sa propre fille faisait bien pire. Du bout du menton, il désigna les Maël, encore présents dans la pièce.

-Vous deux, emmenez monsieur Rayns dans une chambre inoccupée. Cher ami, je suis Valentin Aënis, dirigeant de l'OSC et, de fait, de ce pays. Avant de vous accabler de notions complexes, je vous offre le confort et la nourriture. Revenez lorsque vous serez tout à fait à votre aise. En attendant, Steeven et Mike vous guideront. Messieurs, il s'agit d'une mission prioritaire. L'homme qui vous fait face est l'un des premiers et des plus puissants scamis.

Les jumeaux obéirent sans attente, plus tôt ils sortiraient de ce bureau, mieux ils se porteraient.. Les 3 hommes sortirent donc du bureau et c'est alors que Steeven se mit à réfléchir sur le nom du mystérieux personnage qui faisait face à lui..Rayns, ce nom lui était familier mais il ne savait pas pourquoi..

- Avec ces conneries, nous n'avons pas fait le débrief de la mâtiné auprès de la sécurité, j'y vais de ce pas afin qu'on se fasse pas re-convoquer ici..

C'est alors qu'il partit en direction du centre de commande d'un pas pressé afin que ça soit fait, il était déjà 7h30 et la réunion a lieu à 7h20 tous les matins. Il rentra dans le local et aperçut dix soldats visiblement impatients et inquiets des informations venant d'arriver. Il essaya de trouver les mots justes afin de détendre l'atmosphère.

- Salut les mecs, désolé pour le retard, convocation auprès du dirlo, vous savez ce que c'est haha ! Bon, j'ai plusieurs nouvelles pour aujourd'hui, une pas trop bonne et une super pas trop bonne..

Les soldats se mirent à rires malgré la situation, car les Maël arrivent toujours à détendre plus ou moins l'atmosphère comme ils le pouvaient..

- Plus sérieusement, je commence par la pas trop bonne. Comme vous le savez une personne s'est introduite hier dans le bâtiment lors de notre absence, d'après ce que j'ai compris vous avez super bien géré le conflit SAUF QUE VOUS AVEZ PAS REMPLI LE REGISTRE !! Veillez à le remplir.. nous n'avons même pas le nom de cette personne sans déconner Haha.. Bande d'abrutis Haha. Sinon, la super pas trop bonne.. Comme vous le savez certainement, la mission de cette nuit s'est très mal passé.. Le chef de la Mantis est malheureusement décédé et ces funérailles auront lieu d'ici peu, comme c'était une idole pour nous tous, vous serez donc libéré pour pouvoir y participer. Cependant, la situation à la base risque de s'envenimer, Valentin va de moins en moins apprécier les petites erreurs, déjà qu'il est chiant de base.. je vous raconte pas maintenant.. Je veux donc de la rigueur !

Mike continua ainsi pendant plus de 10 minutes. Pendant ce temps Steeven accompagna Rayns vers ces nouveaux locaux, ils traversèrent donc les immenses couloirs jusqu'à arriver à destination, et c'est alors que Steeven décida de rompre le silence, sa sensation de familiarité l'énervé.

- Au fait, je m'appelle Steeven Maël et mon jumeaux c'est Mike, on est chargé de la sécurité ici.. Mais dit moi.. J'ai déjà entendu ton nom quelque part mais j'arrive pas à m'en rappeler, éclaire moi un peu sur toi ! De plus je me dois de connaitre les occupants de cette zone, pour la sécurité de tous.

Il accompagna sa dernière phare d'un clin d'oeil.

Ethan fut ému d'entendre le compliment d'Aënis, même si il se doutait bien qu'il s'agissait plus d'une formalité d'usage qu'un fait établi. Sa retenue face à l'apparence du vieux Scami l'avait tout autant touché, même si il se doutait bien de la gêne établie dû à son état lamentable. Il remercia d'un hochement de tête le dirigeant de l'OSC et suivit ensuite l'un des jumeaux dont il n'avait pas entendu le nom. Plongé dans ses réflexions, il fut interrompu par celui ci et répondit de sa voix éraillée :

- "Enchanté Steeven. Si mon nom te dis quelque chose, c'est que je suis responsable de la découverte des Scami illégaux, il y a de ça 30 ans. J'ai été aussitôt exilé par l'ONU, et ait du survivre à l'australie pendant tout ce temps en ayant la conviction d'avoir été responsable de la mort de tous mes semblables." Il fit une pause, puis repris, "De nos semblables, à vrai dire... J'ai survécu aux terres arides et ai appris que vous aviez survécu grâce à cette invasion de "Khaans". Je veux faire amende honorable pour ma trahison et me mettre au service de l'OSC, désormais."

Après ce monologue, Ethan se rendit compte que parler de lui, même d'une manière aussi honteuse, lui avait fait du bien. Ils arrivaient désormais à son futur logement. Le Scami essayait de ne pas regarder Steeven dans les yeux en attendant sa réaction.

Les souvenirs de Steeven lui revinrent directement en tête.. Il avait effectivement entendu parlé de lui, même si les "mythes" ne sont pas identiques au récit du vieil homme. Tout en gardant un sourire en coin, Steeven lui répond :

- De même. Ton passé semble assez rude et je ne suis pas un grand admirateur de l'ONU et de leurs agissements.. Malgré tout, si le boss t'a accepté parmi nous à l'OSC, tu ne peux pas être un mauvais gars ! Du coup je te rassure de suite, on risque d'être pas mal sur ton dos avec les gars de la sécurité, ne le prend pas mal mais on fait ça avec tous les nouveaux, pour minimiser les risques tu vois. J'espère que tu trouveras ta place parmi nous ! Par contre, je dois retourner à mes occupations, je te laisse donc prendre tes aises. Si tu as besoin de quelques chose, appelle mon frère ou moi, nos numéros sont sur le registre téléphonique placé sur la table de chevet, sur ce, bonne journée.

Steeven tourna donc les talons en direction du local de la sécurité, à son arrivé, il vit les 10 soldats qui sortaient en direction de leurs différents postes, ils se saluèrent et Steeven rentra retrouver son frère autour de la table.

- Bon, entrainement ? Je te dois une raclé !

Ethan acquiesça. Il comprenait l'importance de la sécurité dans un lieu aussi important que celui ci, et avait bien conscience qu'il était un parfait inconnu. Entrant dans son appartement, il resta bouche bée pendant quelques secondes. Il avait vécu à la belle étoile pendant des décennies, et retrouver le confort de l'élite le perturbait au plus haut point. Son arrivée avait été visiblement anticipée, puisqu'il trouva le frigo rempli, une armoire pleine de vêtements divers et la salle de bain équipée de tout ce qui avait manqué à son hygiène en Australie. Heureux, il commença par prendre une douche qu'il laissa s'éterniser. Il utilisa ensuite un rasoir électrique pour tailler la barbe hirsute qui lui mangeait le visage. S'observant dans le miroir, il contempla son visage abîmé par les épreuves et le chagrin et constata qu'un sourire l'éclairait désormais. Il y avait de nouveau un sens à sa vie. Cherchant dans l'armoire un costume présentable, il troqua son vieux manteau contre un costume lui allant à la perfection, et se dirigea une nouvelle fois vers le bureau d'Aënis. Il ne voulait pas perdre plus de temps.

Leur invité était déjà plus présentable. Valentin lui indiqua qu'il pouvait s'installer et se plaça à son tour sur le fauteuil aux allures de trône derrière son bureau. Le retour de ce soldat tombait à point nommé suite à la cuisante défaite de Mantis. Ces derniers temps, il devenait en outre de plus en plus difficile de créer de nouveaux scamis. Restait à savoir si Rayns ferait un bon soldat. Sa tendance à l'insubordination lui avait déjà valu un exil forcé. Il avait à l'époque trahi la confiance de l'organisation, et avait failli conduire à sa perte. Il comptait surveiller cet homme de très près ; or l'avoir à ses côtés était sans doute le meilleur moyen d'y parvenir.

-Vous étiez naguère un membre de l'élite, et il se trouve que le monde a plus que jamais besoin de gens comme vous. Il est grand temps que vous preniez connaissance de l'évolution de la situation.

Valentin lui exposa alors les grandes lignes de la situation sur Terre depuis son isolement. L'attaque des sprinkhaans aux Pays-Bas, l'unification des états, puis la prise de contrôle plébiscitée de la part de l'OSC. Il occulta volontairement le bellissime dont faisait de temps à autres preuve l'ONU à leur égard, ou la grogne sociale qui resurgissait de temps à autres. Un bon soldat n'avait besoin que de connaître l'essentiel sans se soucier du reste. Tandis qu'il en venait au rôle concret des unités scami et scamt, une sorte d'interphone se mit à sonner. Valentin prononça les mots « appel privé » et un dispositif s'installa aussitôt sur son oreille. Il fit signe à Ethan de patienter quelques instants. Le quinquagénaire poussa quelques murmures approbateurs en hochant la tête de temps à autres, puis annonça « fin de l'appel ». Le même dispositif eut vite fait de se résorber.

-La nouvelle vient de tomber. Anthony Scott et ses deux hommes sont morts. Il était le chef de Mantis, l'une de nos huit équipes. Sa perte est un événement des plus tragiques. Des funérailles militaires auront lieu dans la journée. Rayns, ce sera pour vous l'occasion de rencontrer ceux qui seront probablement vos nouveaux coéquipiers : trois places viennent de se libérer au sein de Mantis. Permettez.

Le dirigeant de l'organisation composa une combinaison à quatre touches sur son appareil puis s’exprima à haute voix.

-Ici Aënis. Anthony Scott, Ryan Mayers et Olivia Mucci viennent de perdre la vie. Votre présence à tous est requise à quatorze heures, troisième sous-sol, salle trente-huit. Ce sera tout.

Vallen était encore dans sa douche lorsqu'il entendit la nouvelle. L'eau brûlante ruisselait sur son corps, emportant avec elle de longs volutes rougeâtres qui teintaient le sol de sa cabine. Des larmes vinrent s'y joindre. En tant que soldat, il ne devait pas laisser ses émotions prendre le dessus, mais la culpabilité le rongeait. Le jeune homme s'empressa de sortir, de se sécher, et de se vêtir sobrement. Il avait grand besoin de se vider l'esprit, et pour ce faire rien ne valait un passage à la bibliothèque du huitième étage. Lire des vieux ouvrages de stratégie militaire parvenait toujours à l'apaiser, tout comme ce silence studieux régnant là-bas. Tous baissèrent les yeux sur son chemin, ne sachant comment aborder le sujet. Mieux valait se contenter de l'éviter à l'heure actuelle.

Les Maël étaient en salle d'entraînement pendant l'annonce, venant tout juste de finir leur échauffement afin d'éviter toutes blessures inutiles. Ils prirent chacun leur katana et se mirent en place

- Super émotif comme annonce.. J'ai failli y laisser ma petite larme.. Décidément, il m'insupporte au plus au point celui la !

- Concentre toi dont avant que je te démolisse trop rapidement, j'aime pas les victoires faciles !

Ils se mirent en garde et Steeven fonda le premier, arme en avant, vers son adversaire. Car oui, en entraînement, les jumeaux se considèrent comme de vrai adversaires avec seulement 2 règles : Ne pas utiliser leurs pouvoirs afin de ne pas s'épuiser inutilement et ne pas se blesser mutuellement avec le Katana, la lame devant d'arrêter à plus de 1 cm de l'autre. Mike para l'attaque sans effort, lame contre lame, se jouait maintenant un jeu de force : lequel ferait tomber son adversaire en premier. C'est alors que Mike se décala et de sa main libre envoya un coup dans le visage de son frère qui se recula en moins d'1 seconde, utilisant son don.

- Tricheur !! Si tu le prends comme ça !

Le combat continua ainsi pendant 2 heures durant, cette fois les jumeaux se laissèrent utiliser leurs talents jusqu'au bout. Le combat mêlait la beauté et l'élégance, chacun esquiva les coups de l'autre avec aisance, jouant l'un sur son agilité et l'autre sur sa vitesse afin d'effectuer des mouvements précis, et pouvant être dévastateurs sur le terrain.

Nitilde avait eu l'habituelle indécence de s'immiscer dans les quartiers personnels de son père. Elle aimait bien, par ce biais, épier les différents membres de l'organisation qu'elle connaissait, or deux d'entre eux venaient d'attirer son attention pendant un bon moment: les jumeaux. Ils se livraient à l'une de leur séance d'entraînement assidue, combattant avec férocité et grâce. Pour elle qui aurait voulu apprendre le maniement de l'épée, il s'agissait d'un spectacle enivrant, qui lui rappela qu'elle était l'une des seules à être au courant que les Maël étaient des scamis. Cette situation était pour le moins étrange, mais donna une idée à l'adolescente. Elle pouvait ainsi se rendre utile dans une certaine mesure. Les mains jointes derrière le dos, elle descendit tranquillement jusqu'à la bibliothèque où elle trouva celui qu'elle cherchait.

-Bouh.

Vallen sursauta. Plongé dans un ouvrage, il ne s'était pas rendu compte de l'arrivée de la jeune fille qui était désormais penchée par-dessus son épaule. Sa vigilance globale était décidément à revoir. Il referma le livre, s'étira longuement et interrogea l'intruse du regard. Il était fatigué. On les avait fait se lever à l'aube pour aller se faire charcuter; et désormais il ne trouvait pas le sommeil. Un long bâillement s'ensuivit. Pas plus tard que ce matin, Valentin leur avait clairement fait comprendre qu'il ne voulait pas que l'on s'approche de sa fille, et voilà que cette dernière venait à lui. Elle ne leur facilitait vraiment pas la tâche.

-J'étais sûre que tu serais ici.

-Comment le saviez vous ?

Elle leva les yeux au ciel. Depuis qu'elle était enfant, il s'efforçait de la vouvoyer, mesure de politesse qui n'avait jamais été réciproque. En public, encore, elle pouvait comprendre, mais la salle était presque vide à cette heure-ci. Son estomac lui rappela d'ailleurs par un gargouillement que la douzième heure approchait à grands pas.

-Bah, je te connais par cœur tu sais. Et si tu veux tout savoir, je suis venue pour te proposer mon aide.

-C'est gentil de votre part Nitilde, mais à part si vous avez un moyen de ressusciter les morts je vois difficilement comment vous pourriez m'assister.

-Tu es toujours aussi bougon ?

-Je pensais que vous me connaissiez par cœur...

Nitilde ne se retint pas de rire. Elle avait beau trouver bien des choses à lui reprocher, dont son manque de tact, mais Vallen restait quelqu'un d'exceptionnel. Malgré ses difficultés à le communiquer, il était toujours attentionné avec n'importe qui, traitait quiconque comme son égal, fédérait les rivaux et apaisait les tensions. Tout cela en oubliant souvent de penser à lui. Mais même un scami de Mantis ne pouvait régler tous ses problèmes sans un petit coup de pouce de temps en temps. Un bibliothécaire qui passait par là lui intima de baisser le volume. Elle se fit toute petite avant de répondre.

-Allez, je suis sûre que je peux faire quelque chose. Tu veux un câlin ?

-Ce serait indécent.

-Exact. Bon, soit. Pas de résurrection, pas de câlin. Mais j'ai encore une carte à jouer. Tu dois remplacer les soldats que tu as perdu, et il se trouve que je connais deux garçons qui pourrait convenir !

Les critères de sélection de Nitilde étaient sans doutes insolites, mais Vallen n'avait pas grand chose à faire, et plus vite il serait débarrassé de ses nouvelles responsabilités, plus vite il serait à son aise. En outre, cela semblait faire plaisir à son amie, à qui, comme à tous les autres, il ne pouvait rien refuser. Emboîtant son pas enjoué, il arriva dans les sous-sols, où elle lui intima de fermer les yeux pour garder la surprise. Un choc d'acier retentit au moment où ils entrèrent dans une nouvelle salle. Vallen rouvrit les yeux pour découvrir les jumeaux Maël, dirigeants du poste de contrôle, en pleine séance d'entraînement. Il était vrai qu'ils étaient sympathiques et qu'elle s'entendait bien avec eux, mais cela ne suffisait guère à légitimer leur éventuelle candidature.

-Nitilde, je ne doute pas qu'ils soient doués à l'épée, mais je recherche des soldats compétents et de préférence expérimentés.

-Je sais. Ne me prends pas pour une idiote, numéro douze. Ces deux-là sont des scamis, figure toi !

Vallen haussa les sourcils, dubitatif. Que deux scamis n'aient jamais été appelés au front, et tout simplement qu'il n'aie pas conscience de leur existence lui semblait un peu gros à avaler.

-Est-ce la vérité messieurs ?

Mike et Steeven s’arrêtèrent directement et fient face à leurs interlocuteurs. Rares étaient ceux qui connaissaient l’existence de leurs pouvoirs, et ceci ne dérangeait pas les jumeaux, en particulier Mike qui n'aimait pas trop la prétention que pouvait apporter ce pouvoir en public. la question de Vallen les laissa perplexe pendant quelques secondes, en effet, il était peu commun que des gens viennent leur poser ce genre de question. De plus, ils se demandaient en quoi ceci pourrait servir à Vallen. Cependant, en réponse à la question posée, ils répondirent à l'unisson :

- Ouep, Steeven possède une vitesse accrue alors que Mike possède une agilité hors du commun. Pourquoi cette question ?

Alors elle disait vrai ! Vallen se tourna vers Nitilde qui le toisait, l'air entre la fierté et l'arrogance. La situation était tout simplement aberrante. Des scamis, l'arme la plus puissante sur Terre, utilisés à un poste de surveillance lambda. Comment une idée aussi absurde avait-elle pu traverser l'esprit de Valentin ? Pourquoi ne figuraient-ils pas sur les registres ? Pourquoi personne ne semblait être au courant à part Nitilde ? Bon, le jeune homme pouvait déjà deviner un semblant de réponse pour sa dernière interrogation. L'adolescente avait probablement fouiné, ni plus ni moins. Il n'en demeurait pas moins que cette révélation soulevait plus de questions qu'elle n'en résolvait, mais une chose était presque certaine : il venait de trouver deux nouveaux membres pour Mantis.

-Incroyable...il faut qu'on parle. Allons faire un tour au mess vous voulez-bien ? Ce sera l'occasion de se remplir le ventre et d'évoquer votre cas. Je n'en reviens définitivement pas...

-Je viens avec vous ! Oui, je sais, mon père, encore et encore. Mais du moment sue je reste dans le bâtiment je peux bien faire ce que je veux, non ? Et puis j'ai faim de toute façon, alors en route ; on ne fait pas attendre une demoiselle de bonne famille.

Vallen ne comptait initialement pas la sermonner, aussi ses justifications zélées l'amusèrent-elles. Il aurait volontiers rétorqué qu'une fille de bonne famille ne se comportait certainement pas de la sorte et évitait de traîner au côté de militaires, mais il se retint d'être mauvaise langue ; car elle ne faisait jamais qu'énoncer une vérité immuable. Nul ne pouvait être de meilleure extraction que Nitilde Aënis. Du moins si l'on occultait le fait qu'elle ne soit pas la fille naturelle de Valentin. Mais Vallen le savait, évoquer ce sujet n'aurait eu pour seul effet que de la mettre en rogne.

Bien qu'il n'assumât pas totalement sa position de -tout relatif- traître des SCAM, Ethan reprenait confiance en lui. La gentillesse presque hypocrite du directeur de l'OSC, et son utilité visible dans l'organisation était un grand renouveau. Néanmoins, encore douteux de l'image qu'auraient les membres de l'équipe vis à vis de lui, c'est d'un pas assez peu confiant qu'il entra au mess de de l'immeuble. L'endroit était bondé. L'élite para-militaire du monde était présente, plaisantait, mangeait, voir même flirtait pour certains d'entre eux. On ressentais néanmoins un fort sentiment de deuil, majoritairement dissimulé. Une caractéristique des militaires, supposait le vieux Scami. L'annonce de la mort du héros inconnu à Ethan avait du en choquer plus d'un...

Observant la vaste assemblée, il se décida à suivre la queue se dirigeant vers le self. Il remarqua les jumeaux devant lui. Ne voulant pas les importuner, il resta silencieux en observant la nourriture... Il allait se régaler.

Les jumeaux rentrèrent leurs katanas dans leurs fourreaux et les attachèrent dans le dos afin de suivre Vallen et Nitilde en direction du self. Mike se demandait pourquoi Vallen leur portait autant d'intérêt, cela faisait déjà longtemps qu'ils avaient leur pouvoir et pourtant personne ne s'en était soucié.. Il resta dans ses pensés jusqu'aux self ou il commença à se servir. Steeven cru apercevoir Ethan légèrement derrière eux, mais avait un doute.. Le changement était flagrant mais il tenta quand même de l'appeler, si ce n'était pas lui, personne ne répondrait et il continuerai à se servir comme si de rien était.

- Hey Ethan !

L'homme en face de lui tourna la tête en sa direction, Steeven savait que c'était bien lui maintenant.

- Viens donc manger avec nous, ça nous permettra de mieux te connaitre, et de mieux d'intégrer vu que tu es nouveau.

Dès que le petit groupe se joignit à la queue du mess, on leur proposa ça et là de les laisser passer sous prétexte que Nitilde les accompagnait. Véritablement affamé car s'étant dépensé sans compter lors de l'intervention et n'ayant rien mangé depuis la veille au soir, Vallen ne se fit pas prier pour profiter de ce privilège inattendu. Le jeune homme ne vit aucune objection à la proposition émise par Steeven. Il comptait initialement s'entretenir exclusivement avec les jumeaux, mais entre Nitilde et tous les autres soldats, leur espace privé aurait de toute manière été réduit. Un homme de plus ne changerait pas la donne, et, comme l'avait souligné le chef de la sécurité, permettrait à Ethan de commencer à s'intégrer à la troupe. Tous cinq trouvèrent une table libre autour de laquelle ils s'installèrent. Le contenu de leurs assiettes, peu ragoutant d'aspect, s'avérait tout à fait convenable, si ce n'était plus. L'organisation avait les moyens de bien traiter ses membres. Après quelques paroles, Vallen prit la parole, interrompant Nitilde qui conversait allègrement avec les frères Maël. Ce fut à eux qu'il s'adressa.

-Mike, Steeven, pour une raison que j'ignore vous avez été affecté à la sécurité plutôt qu'à une des huit équipes. À cause de ce qu'il s'est passé cette nuit, trois places se sont libérées chez Mantis, voire plus à vrai dire. Le fait est que si vous êtes ce que vous semblez être, vous avez des prédispositions évidentes pour postuler. J'ai donc besoin de savoir plusieurs choses. Déjà, savez-vous vous battre ?

Au vu des katanas encore présents dans leurs dos, la réponse semblait évidente. Oh, il y avait toujours une petite chance que ce ne soit qu'un effet esthétique ayant pour but de flâner ou de charmer quelque demoiselle – ce qui semblait particulièrement bien fonctionner auprès de Nitilde. Mais ils avaient été formés par l'organisation, et il aurait été étonnant que ces armes soient superflues. Vallen ne laissa qu'une seconde de flottement, soit pas assez de temps pour qu'un des deux frères réponde. Il préférait poser toutes les questions à la fois. Au moins il aurait des réponses claires et concises.

-Quelle est l'utilité précise de vos pouvoirs, quelles sont vos compétences, êtes vous déjà allé sur le terrain ? Et, important, en avez vous envie ? Pfiou...désolé si tout cela va un peu vite. J'aimerais que cette affaire soit réglée, et je dois bien admettre que ce serait arrangeant que vous correspondiez au profil que je recherche.

Nitilde fit mine de rester stoïque mais s'inquiétait quelque peu. Elle n'avait jamais vu Vallen aussi direct, presque froid. Pourtant, elle commençait à savoir comment il fonctionnait. Dans les moments difficiles, il essayait de consoler les autres plutôt que de céder à sa propre souffrance. mais le cas était différent. Il ne lui en avait jamais vraiment parlé, mais elle savait qu'Anthony Scott n'était pas n'importe qui aux yeux de son ami. Plus qu'un simple chef en tout cas. En attendant la réponse des Maël, elle se tourna vers cet inconnu qui déjeunait à leurs côté. Il ne lui semblait pas l'avoir croisé à l'organisation, et cela semblait être réciproque. S'il la connaissait, il se serait probablement comporté de manière à s’attirer les bonnes grâces de son père, comme tous les autres. Ce fut elle qui, puisqu'elle le dévisageait, vit la première le soldat qui arrivait dans son dos.

-Attention !

Ce vétéran, les cheveux grisonnants, tenait fermement un long couteau qui n'était certainement pas qu'un couvert. Il se rua sur Ethan et amorça un coup en hurlant quelque chose qui s'apparentait à « pour tous ceux qui sont morts par ta faute ! ».

Un soupçon d'effroi traversa le corps d'Ethan lorsqu'il vit l'homme se jeter sur lui, l'arme à la main. Il s'attendait bien sur à de l'hostilité. Mais jamais la menace de mort ne lui avait semblé être une possibilité. Pourtant, c'était désormais une réalité à laquelle il devait réagir dans l'instanté, si il ne voulait pas que tous ses efforts soient réduits à néant. Prêt à se battre, le vieux Scami se leva lentement de sa chaise.

Rien ne pressait. L'homme se trouvait à une dizaine de mètres de lui. Il s'était battu bien des fois, lors de son exil. Et face à des animaux qui semblaient bien plus féroces que ce vétéran, qui semblait complètement aveuglé par la haine. La seule difficulté, aujourd'hui, serait de laisser vivant son adversaire.

Les lois impitoyables de la survie l'avaient forcé par le passé à ne pas faire de cadeaux à ses ennemis. Néanmoins, il ne voyait pas cet homme comme tel. Il le comprenais. La tristesse des deuils obscurcissait son jugement comme elle inondait parfois les yeux d'Ethan.

Six mètres... Le soldat faisait une nouvelle enjambée vers lui. Ethan percevait la sueur dégoulinant de son front, ses sourcils tressaillant hystériquement et ses dents jaunies par la cigarette. Autour d'eux, certains se levaient dans le but de retenir l'agresseur, d'autres observaient silencieusement presque hypnotisés par la scène qui se déroulait devant leurs yeux. Le rescapé se demandait si, le voyant ainsi immobile, les hommes présents dans la salle pensaient qu'il avait renoncé. Qu'il acceptait, de par son acte de trahison, la sentence d'un vieux soldat plein de rancoeur. Cette simple idée le révulsa. Jamais il n'abandonnerais son unique chance de se rattraper auprès des sien.

Deux mètres... Il était temps de passer à l'action. Alors que le vétéran se jetait sur lui, couteau en avant, Ethan utilisa son pouvoir pour la première fois depuis qu'il avait remis ses pieds dans le monde civilisé. Se téléportant de quelques mètres sur le côté, il fit un croc en jambe à son adversaire. Il s'attendait à le voir trébucher et s'étaler lourdement sur le sol, mais celui ci rectifia sa trajectoire au dernier moment.

Ethan eu une milliseconde d'étonnement, avant de comprendre qu'il semblait logique que le soldat anticipe son pouvoir. Après tout, c'est entre autre ce qui lui avait permis de s'enfuir du centre scientifique dans lequel il vivait, et beaucoup devaient être au courant de ses habilitées. L'homme plongea sur lui, mais par pur réflexe, Ethan parvint à bloquer ses deux mains, le couteau à quelques centimètres à peine de son cœur. En un clin d'oeil, le Scami trouva l'endroit idéal pour mettre fin à ce combat. Les téléportant tous les deux à un mètre au dessus du sol, assez éloigné pour ne blesser personne, il tomba par terre dans ce qui semblait être une pirouette acrobatique digne des plus grands danseurs, faisant ainsi sauter des mains l'arme de son agresseur. Réitérant l'usage de son pouvoir, il mit le vétéran sur le ventre en une cabriole, le bloquant avec une clé de bras.

Laissant enfin libre court à ses émotions, il déclara à son malchanceux ennemi : "Chaque jour, je vis dans le regret de mes actes. Chaque jour, j'aimerais revenir dans le passé et me raisonner. Je n'ai pas ce pouvoir, et j'accepte ma responsabilité. Nos frères sont morts de par ma faute, et je suis tout autant en deuil que toi. Je ferais tout pour me rattraper, et payer mes dettes envers vous. Ta haine envers moi est compréhensible, je ne t'en veux pas. Mais n'essaye plus d'attenter à ma vie, alors que je suis vers la voix de la repentance"

Un silence tombal s'installa dans le mess. Tous les regards étaient tournés vers Ethan et son agresseurs. Des poings se serraient ça et là sur des couteaux, des soldats se levaient. Les couverts avaient cessés de rencontrer les assiettes. Vallen, désorienté et à des années de comprendre ce qu'il venait de se passer, fut incapable de régir. Et il n'en eut de toute manière pas besoin. Un sifflement retentit, suivi d'applaudissements de la part d'un des membres d'Aves, l'équipe réputée comme étant la plus efficace de toute l'organisation. Bientôt, tous ceux de cette troupe suivirent l'initiateur des acclamations, le vétéran vaincu y compris, s'étant libéré entre temps. Valentin fit son apparition à ce moment et avança jusqu'au centre de la pièce. D'un signe de main, il fit taire les rires des soldats d'Aves et les plaintes interrogatives de l'ensemble des autres.

-Du calme, voulez-vous. Eh bien, monsieur Rayns. Il semblerait que vous n'ayez rien perdu de votre fougue. Bien. Numéro douze ?

Vallen leva les yeux vers le leader de l'organisation, qui avait au préalable lancé un regard noir successif à sa fille et aux jumeaux.

-Il semblerait que vous soyez encore plus efficace que je le pensais. Je vous ai demandé de remplacer vos hommes. Voilà que vous trouvez en à peine quelques heures trois scamis sans assignation. Vous vous occuperez donc de faire passer tous les tests nécessaires à Steeven Maël, Mike Maël et Ethan Rayns. Ce sera tout. Messieurs, mesdames, bon appétit.

Les discussions mirent un certain temps avant de reprendre leur cours habituel. Il fallut que les membres d'Aves expliquent clairement la situation. Celui qu'Ethan avait mis hors de combat se chargea lui-même de briefer sa pseudo victime.

-Désolé Rayns ! On avait pour rôle de te tester, histoire de savoir si t'avais pas rouillé. Et t'as encore un sacré punch. Eh bien, les Maël, Rayns, à moins que ce cher numéro douze ne décide de vous recaler, laissez moi être les premiers à vous souhaiter la bienvenue dans l'équipe Mantis!