Nano-Cures [Topic 2]

Cela faisait quatre jours qu'Anya avait été promue à la tête de Mantis. Les entraînement communs avaient commencé, parfois sous l'œil attentif de Valentin qui voulait pouvoir jauger lui-même les petits nouveaux. Il y avait eu deux attaques de khaans, gérées tour à tour par Couleuvre et Proteles sans réelle difficulté. Aujourd'hui, pour la première fois depuis la mort d'Anthony, une conférence de presse était organisée. Il s'agissait là d'une pratique mensuelle, sorte de lubie pour contenter une foule toujours plus avide de rencontrer ses héros. Mantis était prévue au programme, avec ses figures les plus populaires : Vallen, qui faisait déjà office de porte-parole depuis des années ; Anya, très demandée suite à sa nomination ; mais également les nouveaux membres. Et ce n'était certainement pas tout.

L'illustre John Cahill était de retour à Paris. Malgré ses erreurs passées, Valentin avait décidé de le lui pardonner et de le rappeler. Un stratagème, comme toujours, des plus habiles. Le scientifique pourrait leur fournir des idées ingénieuses permettant la fabrication de nouvelles armes plus efficaces, et l'image de l'organisation en bénéficierait. Elle passerait pour en entité prête à pardonner, à laisser une seconde chance. Gagner la confiance du peuple était une étape essentielle au maintien de l'ordre dans une situation aussi complexe que celle qu'ils vivaient en ce moment. Dans la grande salle du rez de chaussée, des dizaines de caméras s'allumaient déjà, tandis que les journalistes s'installaient ça et là. Des gardes se positionnaient à toutes les portes, armés et prêts à agir. Aux yeux de certains, John et Ethan étaient des traîtres. Une attaque terroriste n'était pas à exclure.

Nitilde était accoudée au comptoir derrière lequel se tenait l’hôtesse d'accueil de la base. Elle venait de lui demander où elle pouvait trouver Anne. Le but et l'origine de cette jeune femme demeuraient un mystère, mais elle restait la seule personne d'à peu près son âge aux environs, et surtout, l'on pouvait se procurer tout et n'importe quoi en passant par elle. Or Nitilde avait besoin de ses services. Depuis quelques semaines, elle entreprenait de construire de toute pièce une moto en se basant sur d'anciens modèles. Il ne restait que très peu de plans, mais elle avait trouvé toutes les instructions nécessaires à la bibliothèque. Restait à trouver les pièces. Les ingénieurs la laissaient accéder aux garages des étages les plus bas, où elle avait relativement bien avancé. Mais sans un composant en particulier, elle serait incapable d'avancer.

Vallen, légèrement stressé, attendait patiemment que la conférence commence. Cet exercice commençait à devenir habituel, si bien qu'il se surprenait à y avoir pris goût. Il caressa sa joue du dos de sa main et poussa un soupir dépité. On lui avait toujours dit que plus on se rasait, plus la barbe repoussait vite. Il tentait donc d'exterminer les semblants de duvets dès qu'il en apercevait, mais sans réussite aucune. Pourtant, il utilisait une méthode d'extermination capillaire des plus modernes : un gel qu'il suffisait de s'appliquer et qui éliminait instantanément le poil. Mais il n'y avait rien à faire à ce sujet. Loin de complexer pour autant, il ne laissa pas ses soucis esthétiques le déstabiliser bien longtemps. Anya et les autres allaient arriver d'un moment à l'autre à présent. Il avait hâte de rencontrer enfin John Cahill. Après tout, c'était lui qui, entre autres, avait fabriqué la fourchette d'Anthony.

John n'avait pas bu depuis sa rencontre avec le messager de Valentin, il était sobre pour la première fois depuis le début de son exil. Il retrouvait les couloirs de l'OSC qu'il avait arpentés tant d'années, il croisa de nouvelles têtes et en reconnu d'autres qui ne purent faire de même. Son aspect était pour le moins épouvantable, Valentin allait avoir du mal à le reconnaître avec sa barbe hirsute, sa calvitie et ses cernes sombres, aussi sombres que le visage qu'elles ravagent, reflet d'une âme déchue marchant sur les pas de son passé glorieux. Le vieil homme n'était que l'ombre du professeur Cahill arrogant, déterminé et brillant. Indécis, presque perdu malgré la familiarité de l'endroit, John eut du mal à trouver la porte du bureau de Valentin.

Il l'avait tout d'abord haït lors de ses premiers mois d'exil mais cette haine finit par se retourner contre lui-même, il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui seul, Valentin avait fait son devoir. Enfin, il se tenait devant la porte où était restée emprisonnée son âme, voila qu'on le rappelait pour la récupérer. Les questions fusaient dans sa tête, Quelle impression allait-il faire à valentin? était-il toujours un traître à ses yeux et à ceux de l'organisation? mais surtout, avait-il la force d'accomplir ce qu'on attendait de lui? Le vieil homme craignait que le professeur Cahill ne l'ai quitté pour toujours laissant un cocon vide.

Il frappa à la porte.

Valentin retournait vers son bureau à grands pas. Il venait de briefer rapidement Vallen, tentant au mieux de lui exposer les questions qu'allaient indubitablement lui poser les journalistes d'ici quelques minutes. Il faisait pleinement confiance au jeune homme pour donner une parfaite image de l'organisation à des médias dont la qualité était en chute libre. Il suffirait de leur donner du biscuit. En attendant, il avait fort à faire, comme toujours. Cette semaine semblait être celle des retours inattendus. Certes, le cas de John était quelque peu différent puisqu'il l'avait fait demander en personne. Mais tout de même. Les traîtres, magouilleurs, et indésirables en tout genre revenaient manger à leur ancien râtelier. Cahill se trouvait là, à frapper à la porte de son bureau vide. Son aspect était répugnant. Là où Ethan avait gagné en charisme suite à un exil forcé, John s'était engraissé pour devenir un mastodonte aux proportions pour le moins inquiétantes. À côté d'un Valentin en costume, à l'apparence soigné et la démarche élégante, il faisait pâle figure.

-Professeur Cahill, l'appela-t-il. Cela faisait longtemps. Nous avons beaucoup à nous dire il me semble, mais je vais essayer d'être court. Venez donc vous asseoir une minute.

Le quinquagénaire ouvrit la porte de son bureau et y pénétra le premier. Il alla s'installer sur son imposant fauteuil et en indiqua un second à son invité, en face de lui. Il ne savait pas que John allait arriver aujourd'hui. Si ç'avait été le cas, il aurait fait en sorte qu'il puisse arriver quelques heures plus tôt afin qu'il soit sur pied pour la conférence de presse. Mais dans un tel état, il n'était certainement pas présentable. Le peuple ne voudrait pas voir que l'illustre professeur ayant tant apporté au programme S.C.A.M.I était devenu...cela. Valentin décida de le mettre à son aise. Les questions qu'il posèrent furent apparentées à de la rhétorique, étant donné qu'il n'avait eu de cesse d'espionner son ancien associé.

-Alors, où étiez vous durant toutes ces années ? Je suppose que vous avez suivi l'avancée de notre combat ?

John était assis en face de cet homme qu'il avait servit t'en d'année parfois en appliquant ces ordres à la lettre parfois en les interprétant à sa guise. Mais à l'heure actuelle il était inutile d'user d'autres recours que la franchise.

- J'étais en Ecosse, je suppose que vous le saviez. répondit-il d'une voix grave et usée puis il Il marqua un temps d'arrêt avant de poursuivre.

-j'ai pourri ces dernières années dans un trou à me morfondre et à boire comme un trou. Je ne vous en veux aucunement je l'ai amplement mérité. j'ai parfois regardé les retransmissions mais cela me rappelait mon passé alors je n'ai suivi que peu de missions.

Valentin et son chef d'espionnage qui était allé le chercher l'avaient appelé professeur Cahill et cela le faisait se sentir mal alaise. Il ne se sentait nullement professeur ni scientifique ni quoi que ce soit.

-Qu'attendez vous de moi exactement Monsieur Aënis?

Tandis que John exposait des faits au demeurant déjà connus de tous, Valentin avait sorti, par commodité, une bouteille du bar qui se trouvait au fond de la pièce. Il se ravisa toutefois et la rangea lorsqu'il apprit que son interlocuteur avait passé ces dernières années à boire comme un trou. Lui proposer un verre de plus n'avait rien d'une bonne idée. Une chose était certaine, Cahill avait énormément changé. Son enthousiasme, mais aussi son arrogance semblaient avoir disparu. Ce n'était au final pas un mal pour peu que son inventivité et on engagement soient restés les mêmes, et qu'il ait gagné en docilité. Car hors de question de voir un incident comme celui de la dernière fois se reproduire.

-J'attends de vous que vous travailliez main dans la main avec l'homme qui a pris votre place; Alexis Kouzmitch. Comme vous sa carrière le précède. Il est brillant lorsqu'il s'agit d'inventer des équipements pour nos hommes. Sauf que Kouzmitch est également sur le terrain, et que nous avons besoin de quelqu'un pour le suppléer en cas de disparition. Vous serez donc son assistant jusqu'à cet éventuel funèbre évènement.

La fonction n'était, en soi, pas méritée. Les talents de John valaient au moins ceux d'Alexis, aussi auraient-ils du travailler main dans la main et non en situation hiérarchique. Mais cette assignation avait également pour but de rappeler un fait essentiel au gracié: on ne pouvait pas trahir la confiance de l'organisation en toute impunité. Si un personnage aussi antipathique qu'Alexis pouvait, en outre, le remettre à sa place à sa manière, la donne serait parfaite. Ceci étant annoncé, il n'avait plus rien à lui apprendre pour le moment à ce sujet. Il devenait en revanche urgent de faire quelque chose pour son état général; on ne pouvait se permettre d'accueillir des vieillards grassouillet aux allures de mendiants dans le bâtiment le plus rutilant de la capitale.

-Une chambre a été mise à votre disposition. Vous y trouverez tout le nécessaire. Pour les repas, le mess se situe au premier sous-sol. Vous pouvez être sûr que vous ne manquerez de rien. Mon assistant va vous y accompagner et vous mettra en relation avec Alexis le moment venu.

Le dit assistant entra dans la salle à cet instant, prêt à escorter John si celui-ci en avait fini.

John se retourna péniblement sur son siège pour observer le nouvelle arrivant. C'était surement l'assistant en question. Il regarda de nouveau Valentin et hésita un instant avant de tenter de lui parler du manque de confiance en ses capacités actuelles qu'il éprouvait, mais les mots ne purent sortir de sa bouche. A la place il produisit un bégaiement pour le moins étrange. Il était tomber bien bas. Il finit par se lever péniblement , John adressa un hochement de tête envers Valentin et suivit, sans rien rajouter, le jeune assistant.

Sa nouvelle chambre était loin d'être aussi luxueuse que celle qu'il occupait auparavant mais cela avait peu d'importance. D'autres questions le chagrinaient bien d'avantage. Il s'allongea sur son lit, poussa un soupir et ferma les yeux. Il avait passé les 3 dernières années de sa vie à regretter le temps ou il fut le professeur Cahill et pourtant sa réintégration ne le comblait nullement. John était plein d'incertitudes. Pendant son exil il buvait pour oublier ses erreurs,  apaiser sa douleur et voila que l'envi de boire le prenait car il ne se sentait pas en mesure d'être celui qu'il fut. Ni même l'assistant de son remplaçant. Décidément son présent était plein de paradoxes.

Le professeur Cahill connaissait bien Kouzmitch qui avait été le chef d'une des sections sous sa responsabilité. Alexis s'occupait au par avant du secteur d'évolution des systèmes défensifs des unités. Son rôle avait été de les rendre le moins vulnérables possible et il était compétant à n'en pas douter mais John ne l'avait jamais considéré comme un ami.

Peu importe, il n'était pas là pour ce faire des amis mais pour essayer de contribuer autant que possible à l'organisation. Il chassa de son corps l'envie de se prendre une cuite et la changea par l'envi d'une douche chaude. L'organisation lui faisait de nouveau confiance et, malgré ses doutes, le professeur Cahill était prêt, lui aussi, à s'accorder une seconde chance.

Après trois courtes heures de sommeil, Ethan se réveilla en sursaut, sans avoir le moindre souvenir du cauchemar qu'il venait de faire. Observant son appartement, il constata avec désarroi qu'il était toujours aussi bordélique. Le sol était jonché de livres d'histoires et de journaux édition papier des trente dernières années. Sur la pile des actualités, on apercevait un Ethan plus jeune, arborant un fier bouc et des cheveux lui tombant jusqu'au dos. Le titre disait : "Scams : le danger révolutionnaire". Fronçant des sourcils, le scami marmonna dans sa barbe "Foutue mode des années 30". Et dire qu'à cette époque, il faisait tout pour imiter les stars du moment... A l'heure d'aujourd'hui, il étais sur le point d'en devenir une...

Regardant l'heure sur son réveil, Ethan observa qu'il ne lui restait plus que vingt minutes avant la conférence de presse. Soupirant, il se permit cinq minutes supplémentaires de sommeil. Dix minutes plus tard, il eut enfin le courage de mettre le pied au sol. En trois téléportation, il était habillé, coiffé, et avais pris le temps de grignoter un peu. Puis, sortant de son appartement, il traversa les couloirs uniquement à l'aide de son don. Au moins, ses capacités hors du commun palliaient à ses problèmes de réveil.

Anya sursauta lorsqu'Ethan apparu juste devant son nez. Stressée, elle lui décocha un regard noir, avant de lui faire remarquer :

-Vous n'êtes pas en avance...

Ce jour là, elle avait délaissée sa tenue habituelle pour un tailleur chic et un sac à main, ce qui ne pouvait que surprendre ceux qui la connaissaient. Elle portait néanmoins cet ensemble avec une certaine classe et ses talons la rendais plus grande que la majorité des hommes présents. Tirant la dernière taff de sa cigarette, elle l'écrasa dans le cendrier prévu à cet effet, avala une pillule de Nihine et déclara :

- Bon, tout le monde est prêt, on peut y aller?

Cela faisait maintenant 4 jours que les jumeaux ne s'occupaient plus de la sécurité du QG, et cela ne les gênait pas le moins du monde, ils avaient d'autres chats à fouetter désormais. Après la petite fiesta organisé pour la nomination d'Anya, les jumeaux avaient passés la nuit suivante à décuver pour enfin se remettre à l'entraînement le jour suivant cette fois en laissant tomber les armes en bois pour reprendre leur bon vieux katana. S'entraînant sans relâche et usant au maximum de leur pouvoir, afin de réussir à en atteindre une limite. Ceci leur permettant de la connaître pour les combats sur le terrain. A ce jour, ils ne la connaissaient malheureusement toujours pas.

Aujourd'hui se tenait une conférence de presse, et les jumeaux étaient conviés. Pas pour assurer la sécurité comme ils en avaient l'habitude mais pour y participer cette fois. Ils étaient donc dans le hall du batiment fumant une dernière cigarette avant le début de la conférence. En regardant autour d'eux, ils se rendirent compte que la plupart des personnes portaient des habits plutôt chics alors qu'eux portaient comme à leur habitude un simple T-shirt noir avec une veste longue, ainsi qu'un simple jean sans oublier le katana dans le dos. Ils étaient indiscernable et commençaient déjà à ricaner en imaginant les journalistes se tromper en appelant l'un avec le nom de l'autre. Ils éteignirent leur cigarette et répondirent à l'unisson.

- On est prêt !

Alexis se réveilla de sa petite sieste. Assis sur son lit, l'air pensif, il restait un instant interdit et se levait enfin.
Un tour rapide a la salle de bain lui remit les idées en place. La brume du sommeil avait disparue sous l'effet de l'eau froide et il avait arrangé tant bien que mal ses cheveux dictatoriaux qui n'en faisaient qu'a leur tête.
Il n'oublia pas son précieux appareil de cou avant de sortir et de refermer sa cellule.
Il avait été réveillé par un message. John était de retour. Plutôt que d'attendre. Alexis décidait d'aller le saluer immédiatement pour le mettre au courant.

"Cellule 02233 ! C'est bien ça !"

Il frappait sur la lourde porte de métal. Cela faisait un boucan de diable, mais que pouvait t'il y faire, le fer était plus facile a produire et moins cher que le bois.. Il entendait des paroles étouffées et incompréhensible de l'autre coté. Puis la porte se mit a coulisser automatiquement.

"Ah salut ! John, content de te revoir parmi nous ! J'ai reçu un message comme quoi tu était dans ta nouvelle cellule, alors j'en ai profiter pour venir de suite et te mettre au parfum !"

John répondait cordialement aux questions et demandes d'Alexis. L’inverse était vraie aussi.

"Avec l'équipe on a validé un prototype il a quelques jours, ça risque d’être très utile pour tout les combattants. Mais tu en saura plus demain quand tu reprendra le boulo.."

Apres un court silence.

"On commence un nouveau projet.. Médical cette fois, et on va avoir besoin de médecin, et ton aide nous sera précieuse.. D'ailleurs je ne serait pas la pendant plusieurs jour, je reste avec MANTIS pour un temps. Alors c'est à toi que reviens la charge du labo ! Je compte sur toi !"

Les 2 hommes discutèrent calmement pendant encore quelques minutes avant de se séparer cordialement, sans chaleur.. A défaut d’être amis, ils pouvaient travailler ensemble avec efficacité !

"Bon ! On se voit demain alors John ! Repose toi bien pour aujourd'hui. Tu devrais aller jeter un œil au mess, il reste encore plein de personnes que tu connais. Bon aller à plus ! J'ai une conf de presse.. Génial.. Et je suis déjà en retard.."

Alexis la saluait et quittait la cellule de John.

Les doigts, comme aimaient les appeler les autres membres de Mantis, étaient enfin tous présents. Les journalistes n'attendaient plus qu'eux pour commencer leurs vagues incessantes de questions plus improbables les unes que les autres. Il faudrait faire preuve de tact, garder le sourire, donner des semblants d'informations tout en restant évasif. L'exercice n'était pas si simple qu'il pouvait en avoir l'air, mais tenter de rester soi-même était important. L'audience ressentirait la moindre gène si elle parvenait à s'immiscer. Anya entra la première, suivie de près par Vallen puis les trois nouveaux. Ils s'installèrent après avoir vaguement salué le public. Le sixième et dernier siège était quant à lui déjà occupé par un homme d'une petite trentaine d'années, le cheveux noirs coupés courts et la barbe naissante : Linos Petridis, le second officier d'Avès. En l'absence de Valentin et du chef de la même équipe, il représentait la plus haute autorité de l'organisation, à poids égal avec le responsable des services scientifiques. Plutôt impopulaire de par son professionnalisme constant, il était pourtant le maître de conférence. Ce fut lui le premier à prendre la parole. Ses premiers mots intimèrent le silence à une assemblée plutôt mouvementée.

-Bonjour à tous. Cette conférence fait suite à la demande explicite de plusieurs journaux. Elle sera construite comme les rapports trimestriels, à la différence près que nous n'aurons pas d'ordre du jour établi. Vous poserez vos questions tour à tour aux différents membres de Mantis ci-présents, que je n'ai pas besoin de vous présenter. Et pour éviter toute perte de temps comme la dernière fois, vous serez sorti dès le moindre problème. Bien, nous pouvons commencer.

Une horde de mains se levèrent, avides d'avoir l'honneur d'engager les hostilités. Il y avait nombre de sujets à aborder, d'autant que les intervenants venaient d'horizons tout à fait différents : presse étrangère, magazines people, grandes chaînes publiques. Il faudrait donner à tout le monde de quoi se satisfaire. Vallen se plaisait toujours à observer cette cohue depuis l'estrade, au-dessus de tout cela. Les caméras préféraient se braquer sur eux plutôt que sur la foule. Il jeta un coup d'œil à ses camarades, afin de s'assurer qu'ils ne souffraient pas trop de cette ambiance pour le moins sulfureuse. Anya s'en tirait bien pour le moment. On pouvait lui accorder qu'elle s'était mise sur son trente-et-un pour l'occasion, fait rare. Lui s'était contenté de vêtements du civil, soit un ensemble jean et chemise des plus sobre. Le blanc immaculé de son haut mettait, comme prévu, merveilleusement en exergue sa chevelure blonde et ses yeux gris. Linos finit par désigner quelqu'un, et celui-ci s'adressa directement à Ethan.

-Monsieur Rayns, vous avez disparu après être tombé entre les mains de l'ONU et vous réapparaissez au sein de l'équipe Mantis. Ne ressentez vous pas quelque honte à usurper une place si importante suite à la mort de trois héros ?

Personne, pour le moment, ne semblait avoir remarqué le septième siège, encore vide, à l’extrémité de la table.

Ethan prit une mine sinistre. Il avait attendu cette question, et la réponse ne se fit pas attendre. D'un ton ferme, il déclara :

- Permettez moi d'être franc. En effet, l'ONU m'a exilé pour avoir eu le déshonneur de trahir mes semblables en cherchant un peu de liberté. Qui ne serait pas devenu fou après un enfermement de près de 10 ans dans un sombre laboratoire? Je ne cherche pas à me justifier, j'affirme des faits. Auriez vous, monsieur dont j'ignore le nom, survécu à un cloisonnement constant dès votre plus jeune âge, avec un entrainement régulier digne de l'élite militaire de ce pays?

Laissant la question planer pendant un instant, il repris sèchement : "Je l'espère pour vous. Et c'est ma dette envers ce pays que de réparer mes erreurs, et de me mettre au service de l'ONC pour défendre ma patrie et ses habitants. Et pour en revenir à votre question première, non, je ne ressens aucune honte, car je ne remplace personne ici. Loin de moi l'idée d'être l'égal, ou le remplaçant de ces trois héros morts au combat. Je suis un nouveau membre de Mantis. Du moins c'est ainsi que je me vois".

Nul ne broncha lorsque le journaliste posa sa question, pourtant quelque peu osée, à Ethan. Telle était la politique de l'organisation pour maintenir la cohésion : transparence totale. Il ne fallait pas laisser le doute s'installer à quelque sujet que ce soit. Vallen posa un regard qu'il voulut rassurant vers son nouveau camarade. Il s'en était très bien sorti, et sa répartie pour une toute première fois ne laissait à présager que du bon pour l'avenir. De nouveau, une cohue s'installa pour savoir à qui reviendrait la parole. Le journaliste qui avait ouvert, lui, se faisait désormais tout petit. Il venait de s'être fait moucher et mieux valait qu'il ne se fasse plus remarquer dans l'heure à suivre. La prochaine question arriva. Il s’agissait d'une reporter vedette, présentatrice récurrente du journal télévisé le plus visionné des Nations Unies.

-Numéro douze, pouvez-vous nous expliquer le pourquoi du recrutement de ces trois nouvelles unités ?

Le surnom avait très vite dépassé les frontières de l'organisation. Pour une raison qu'il avait du mal à plaisir, son matricule séduisait le grand public. Tant mieux, après tout, il n'aimait pas spécialement son prénom. Un sourire aux lèvres, Vallen répondit.

-Nous avons tenté de poursuivre la politique lancée par Anthony Scott, et n'avons donc pas pris en compte les éventuelles statistiques ou expérience sur le terrain. Nous pensons que la volonté compte avant tout, et nos camarades n'en manquent pas. Steeven et Mike Maël sont en outre des épéistes hors du commun, bien meilleurs que moi. Ethan sera notre sniper. Mais je pense que les anecdotes ne vous intéressent pas. Vous constaterez leur efficacité sur le terrain dès que Mantis sera de nouveau prête à passer à l'action !

Un petit discours banal dans la forme et dans le fond, mais édicté avec gaieté et bonne humeur. Cela suffisait amplement. La micro passa encore de mains en mains. Pour des questions d'ordre, l'OSC avait préféré ne pas en fournir un à chaque journaliste. N'en laisser qu'un seul pour l'ensemble permettait d'éviter un brouhaha incessant qui aurait causé des acouphènes prématurées, tare encore incurable. La question suivante s'adressa aux jumeaux.

-Steeven et Mike Maël, nous n'avons jamais entendu parler de vous. D'où diable jaillissez vous ainsi ? Êtes vous des scamis ? En bref, qui êtes vous ?

Les jumeaux étaient très impressionnés de la réponse cash mais juste d'Ethan. Ils étaient plutôt décontracté puisqu'ils avaient l'habitude des conférences de presse bien qu'ils n'y participaient pas auparavant. Lorsque une question leur fut posé, ils se regardèrent et Mike prit la parole.

- Nous étions chargés de la sécurité au sein du QG, lors des conférences nous étions placés ici, loin des caméras afin de veiller à votre sécurité, Mike pointa du doigt l'entrée du bâtiment ou étaient posté maintenant plusieurs gardes.

Steeven pris à son tour la parole pour finaliser la petite présentation.

- Pour répondre à votre deuxième question, oui nous sommes des Scamis mais nous ne dévoileront nos compétences que lors des combats afin de vous laisser un peu de suspens.. qui sait, vous pourrez peut être lancer des paris Haha.

L'intervention des jumeaux provoqua un brouhaha dans la salle. Les paris étaient monnaie-courante lorsqu'il s'agissait des diffusions de l'OSC. Qui tuerais le plus de Khaans? Quelle serait l'estimation du nombre de morts de sauterelles par équipe? L'importance de ces paris étais telle que la bourse mondiale en dépendait. Et bien sur, cela ajoutais de l'intérêt au nouveau sport international. Avec trois nouveaux scami dans son équipe, Mantis avait de fortes chances de concurrencer Aves dans les mises de l'auditoire.

Un journaliste prit le micro pour poser une nouvelle question : "Anya Belse, qu'avez vous à dire quant à votre nomination de leader de l'équipe Mantis?"

Tandis que la jeune femme se lançait dans un long discours habile et patriotique sur l'importance de la cohésion dans l'OSC et dans Mantis, Ethan se tourna vers Vallen d'un air découragé... Il avait horreur de ce politiquement correct. Puis observant les alentours, il remarqua la chaise vide à sa droite. Qui pouvait bien être en retard?

- Qui manque t-il? fit le vieux Scami à Vallen en désignant de la tête la chaise vide.

Anya discourait avec une certaine habileté malgré le caractère presque exclusif d'une telle situation pour elle. Ses propos tenaient la route, avaient le mérite d'être clairs tout en se permettant quelques élans lyriques largement suffisants pour subjuguer les foules crédules. Linos surveillait le tout d'un œil attentif, mais lui aussi semblait pleinement satisfait de la tournure des évènements. Aucun débordement ne semblait être à prévoir. Ces conférences n'avaient pas toujours été aussi calmes; les services de sécurité étaient déjà intervenus par le passé, parfois avec virulence. Les jumeaux avaient également fait preuve de toute la décontraction nécessaire, parvenant à créer une agitation saine au sein de l'assemblée. Mais comme le rappelait discrètement Ethan, un point venait noircir le tableau. Vallen répondit par un murmure.

-Alexis. Un membre à mi-temps de Mantis, qui se charge des recherches en armement pour l'organisation. On ne sait jamais vraiment s'il prévoit de venir ou non...

Pour autant, l’absence d'Alexis était loin d'être le sujet le plus préoccupant. Si la plupart des journalistes se tenaient volontairement à carreau, d'autres se retenaient et ne cherchaient pas à le cacher. Une question leur titillait les lèvres. Ils en avaient assez que le temps soit perdu en batifolage. Leur arrogance était insupportable, cependant leur cause et leurs interrogations étaient louables. Ils auraient le courage, à un moment ou un autre, de se faire entendre. Cela arriva une dizaine de minutes plus tard, après une étonnante série de questions sur l'état de santé de Valentin qui, aux dernières nouvelles, se portait à merveille.

-Que comptez-vous faire pour cette crise médicale sans précédent ?

L'homme n'avait pas eu la parole, préférant la couper à l'un de ses confrères. Ces derniers jours, la mort d'Anthony avait fait la une de tous les journaux. Du coup, les nouvelles mesures de l'organisation dans le domaine de la santé avaient été auscultées, mais les faits demeuraient. Suite à la production massives de nano-cures, les médecins plus traditionnels mettaient la clé sous la porte, laissant les plus démunis sans accès aux soins les plus rudimentaires. Et ça, le peuple ne pouvait le digérer.

- C'est une question épineuse que vous apportez là répondit Anya. Ce n'est une question à laquelle nous ne sommes ni qualifiés, ni informés de tous les détails. Ainsi, vous n'aurez qu'un avis purement personnel et qui ne représente pas du tout celui de la société.

La jeune femme fit une légère pause, avant de reprendre : " La nano-cure a déjà sauvé de nombreuses vies. J'en ai été témoin de mes propres yeux. Sans elle, le bilan de nos combats contre les khaans auraient pu être meurtriers, et pas dans leurs camps, j'entends bien. J'ai bien conscience que tout cela met plein de pauvres gens dans de terribles situations. Mais aussi terrible que cela puisse résonner dans nos oreilles, on n'arrête pas la science. Sans elle, nous n'aurions jamais existé, nous autres scam."

Un journaliste téméraire dit à haute voix : "Et Hitler ne serait jamais arrivé au pouvoir". L'audace du journaliste lui valu d'être jeté négligemment de la salle. Ignorant superbement l'intervention, Anya continua :

- Je pense que si aujourd'hui, la nano-cure pose beaucoup de problèmes, elle en résout aussi énormément. Et j'ai l'espoir sincère que notre équipe scientifique parviendra à baisser sa valeur pécuniaire, et la rendre accessible à tous.

La réponse d'Anya était, comme tout le reste, retransmise en direct à travers tout le pays. Ces conférences intéressaient généralement le grand public, qui y trouvait bien souvent des indices sur les prochaines politiques de l'OSC. Celle qui se tenait aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle, et eut des répercussions immédiate. Alors que Linos tenait d'éviter ce sujet épineux au mieux, soit avec un succès plus que mitigé compte tenu de sa moindre prestance. Partout au sein des Nations Unies, des groupuscules commençaient à se former. Des manifestations s'étaient organisées à travers les réseaux sociaux. Ceux-ci étaient sous la surveillance constante et nécessaire de l'organisation. De fait, des hommes avaient pu être envoyés sur place pour éviter les débordements à tous les points de rencontre. Ou du moins, presque tous.

La conférence avait débuté depuis presque une heure et demi lorsqu'un membre du service des renseignements entra en trombe dans la pièce. Sans se soucier du fait que son arrivée ait coupée un intervenant au beau milieu d'une exposition, au demeurant redondante, il se dirigea droit vers Linos et l'informa de quelque nouvelle visiblement trop confidentielle pour être entendue de tous. Le second d'Aves hocha machinalement la tête avant de demander au nouvel arrivant de quitter la pièce, à la grande surprise de ce dernier. Le jeu de question-réponse continua encore une vingtaine de minutes. Des badauds étaient venus se regrouper devant le siège de l'OSC pour protester contre les mesures en faveur des nano-cures. Ce fut alors que l'alarme retentit. Une alarme lourde de sens : les khaans attaquaient.

Vallen connaissait, comme tous les membres d'équipe, la procédure à suivre. Les trois nouveaux venus étaient peut-être moins au courant, mais ils n'auraient qu'à le suivre et tout se passerait bien. Aujourd'hui, Proteles et Couleuvre étaient absents. Il ne restait donc qu'Aves et Mantis à la base. Le combat test se dessinait clairement pour les recrues. Ce serait aujourd'hui que l'on déciderait de leur intégration définitive. L'homme de toute à l'heure revint dans la salle. Il annonça que deux attaques simultanées avaient lieu, fait rare mais loin d'être surprenant. Ainsi, les dés étaient jetés : les deux équipes restantes partaient sur le champ. Aves s'occuperait du plus gros combat, à livrer ici même, à Paris. Quant à Mantis, elle était assignée à la protection de Zurich.

-Ok, Ethan, Steeven, Mike, on fonce à la salle, deuxième sous-sol. Tout le monde s'équipe, et grimpe jusqu'à l'héliport du neuvième ! Départ dans dix minutes !

En aucun cas le jeune homme ne cherchait à remettre en cause l'autorité d'Anya en s'occupant de donner les directives sommaires. Au contraire, il cherchait plutôt à l'alléger de responsabilités aussi futiles. Elle avait largement de quoi donner de la tête ailleurs en ce moment. C'était sa première mission en tant que leader. Entre elle et les trois nouveaux, une bonne partie de l'équipe devait avoir la pression.

La suite de la conférence ennuyait au plus au point les jumeaux, comme à chaque fois. Même si l'alarme ne présageait rien de bon, les jumeaux paraissaient décontractés et parés pour passer à l'action. Ils suivirent donc les directives de Vallen, qui voulait surement les emmener dans la salle des Mantis pour qu'ils puissent s'équiper et donner quelques conseils de dernières minutes.

Les jumeaux s'étaient déjà équipés et préparer à l'action bien avant le début de la conférence, ils s'installèrent donc sur des bancs de la salle Mantis, accompagnaient d'Ethan et de Vallen, attendant le départ pour l'héliport, katana en main !

Ainsi débutait le véritable test pour les nouveaux arrivants. Aujourd'hui, ils sauraient si ils avaient les capacités nécessaires pour intégrer Mantis. Suivant les ordres de Vallen, Ethan se téléporta jusqu'à la salle d'entrainement, où il récupéra deux dagues, une épée courte et l'arbalète qui lui avait été attribuée, avant de reprendre sa course effrénée vers l'héliport. Il eut la satisfaction de voir qu'il était le premier arrivé de l'équipe Mantis, rejoint rapidement part les jumeaux.

Anya, quant à elle se servit de son bipeur pour vérifier que chaque membre de l'équipe était prêt à appareiller, et eut la satisfaction de voir que tous répondaient présent. Se dirigeant de concert avec Linos et Vallen jusqu'à l'héliport. Vieux habitués de l'OSC, ils avaient tous les trois déjà toutes leurs armes lorsqu'ils arrivèrent. Anya fit une dernière vérification de l'équipe, avant qu'ils embarquent tous dans un "bumper", une création de la branche anglaise de l'OSC. Surnommé ainsi pour sa résistance hors du commun, le vaisseau était, malgré une esthétique des plus controversée, un bijou de technologie. Sa vitesse effleurai celle des avions de chasses de dernière génération, tout en conservant la maniabilité d'un hélicoptère. Il permettait à tout une équipe de se déplacer à une vitesse impressionnante jusqu'à une zone de conflit.

Suivant les ordres d'Anya, tous embarquèrent et partirent vers Zurich, avec cinq minutes d'avance et dans une efficacité qui ravit la jeune femme. Prenant Vallen à part, elle l'interrogea :

- Tu penses que Zurich est attaquée à cause de la nouvelle manufacture d'armes? Saloperies de Khaans.

La tension était tellement palpable que la jeune scamt avala trois pilules de Nihine d'un coup. A leur dernier retour à la base, ils avaient perdu trois hommes... Anya ne laisserait pas le scénario se répéter en son commandement.

Un silence galvanisant régnait dans le véhicule aérien de Mantis, qui était lui-même insonorisé. Des regards s'échangeait, des accolades. Les mains se serraient sur les poignées des armes, bourrelles intransigeantes. Vallen passait son index sur le fil de sa lame, s'assurant de la perfection de son tranchant. Une vérification vaine. Sa épée était une arme unique, que nul autre au sein de l'organisation ne maniait. Aussi large qu'un espadon, longue d'un mètre à peine, son manche était long et fin de sorte que son porteur puisse, au choix, la manier à une ou deux mains. Sa forme avait été pensée pour être la plus aérodynamique possible, corrélant ainsi avec ses capacités en tant que scami. À la question de son amie, le jeune homme ne répondit que par un hochement de tête. Pour quelle autre raison auraient-ils pu attaquer ? Mais tout cela restait bien étrange. Ce projet de manufacture avait été tenu secret. Même au sein de l'organisation, tous n'étaient pas au courant. Les sprinkhaans semblaient mus d'un instinct proche de la perfection pour saboter leurs projets.

Derrière les nombreux écrans de la logistique, Valentin grinçait des dents. Il suivait d'un œil attentif ses deux équipes. Aves avait déjà engagé le combat et semblait éprouver quelques difficultés. Les manifestations importantes dans les rues de la capitale n'arrangeaient pas les choses, car il ne s'agissait plus d'une simple extermination mais avant tout d'une mission de protection. Néanmoins, un tel défi n'effrayait pas la plus puissante des équipes de l'OSC. Limstella, en retrait par rapport à ses camarades, brillait de tous feux. Chaque fois qu'elle tirait une flèche de son carquois, une autre la remplaçait immédiatement. Son don lui accordait entre autres l'avantage considérable de ne jamais être en manque de munitions. Elle visait quelques secondes, puis décochait ses traits létaux depuis le toit d'un petit immeuble. Chaque tir atteignait sa cible, ne lui laissant aucun échappatoire. La lutte ravageait les rues, détruisait des échoppes, imprégnait de peur et d'admiration le regard des enfants. Valentin n'esquissa pas le moindre mouvement lorsque Nitilde vint se placer à ses côtés. Ils ressentaient tous deux cette même crainte, cette même impuissance. Le destin de milliers de vies était entre les mains de leurs amis. Malgré les centaines de missions ayant précédées celles-ci, la tension demeurait à son paroxysme.

-Contactez-moi Mantis, ordonna le chef de l'organisation.

Un écran s'alluma aussitôt dans le bumper. L'équipe au grand complet se tourna vers Valentin, qui s'adressait à eux en temps direct.

-Vous arrivez à Zurich dans deux minutes. Une manifestation y avait lieu, les riverains sont encore sur place. Belse, la sécurité de nos citoyens passe avant tout. Bonne chance Mantis, le monde entier vous regarde.

Fin de la transmission. Bref et solennel, comme toujours ; et cela suffisait amplement à accroître la motivation déjà intarissable de ces soldats. Pour la plupart d'entre eux, Valentin était une figure paternelle, autoritaire mais juste et bienveillante. Ils voulaient tous se surpasser pour trouver grâce à ses yeux, que ce soit par loyauté ou pour nourrir leurs intérêts personnels. Plus encore, la gloire donnait l'eau à la bouche. Le monde entier rêvait d'être aussi populaire qu'Anthony ne l'avait été. Et enfin, au delà de ces considérations, Mantis était prête à tout pour éliminer la plus grande menace qu'ait connu l'humanité. Les portes de bumper s'ouvrirent. Ils étaient sur une grande place de Zurich, déserte. Partout autour d'eux, on courrait se réfugier aux abris ; mais l'évacuation était rendue difficile par le trafic chaotique et les nombreux manifestants désormais en proie à la panique. À une centaine de mètres, en plein milieu d'une large avenue, une horde de sauterelles en position de course aperçurent leurs ennemis et entamèrent leur charge. Le combat allait commencer.

La tension de plus en plus haute se faisait sentir mais les jumeaux essayèrent de rester le plus calme possible.. après tout, l'événement serait diffusé dans les quatre coins du monde. A peine les portes s'ouvrirent qu'Anya donna les directives de combat. Les jumeaux étaient assignés aux premières lignes et donc durent se déplacer au plus vite sur le front afin de contrer l'avancé des sauterelles et permettre le retrait des visiteurs présent à la manifestation quelques peu troublée.

Les jumeaux n'avaient vu ses bestioles qu'à la télé et savaient donc à peu de chose près comment ils se mouvaient. Steeven fut le premier au front, suivie par son frère et le reste de la troupe. Les jumeaux se mirent en position et se regardèrent un léger instant.

- C'est parti pour le show !

- On se fait une bouffe pour fêter la victoire hein !

Mike vit 3 sauterelles isolées entourant des visiteurs n'ayant pas eu le temps de se réfugier. Il se précipita à la leur rescousse et attaqua le premier, les Sprinkhaans n'ayant pas eu le temps de réagir, et décida de couper le membre le plus dangereux d'une des créatures, la tentacule, et ne tarda pas à rétorquer d'un coup fulgurant en direction du visage du jeune Scami. Les bras droit du Sprinkhaan tomba devant son propriétaire avant que le coup puisse être porté, en effet Steeven était venu aider son frère, ils se regardèrent donc et plantèrent en même temps leur katana dans le ventre de l'insecte qui s'écroula sans broncher. Les deux autres Sprinkhaans sautèrent chacun sur un jumeaux et furent accueilli par une lame planté entre les sept yeux. C'est alors que les jumeaux se dirent :

- 3 de moins !

Distribuant les ordres à la volée, Anya fut la dernière à quitter le bumper, en compagnie d'Ethan, à qui elle avait demandé d'attendre.

- Téléportez nous sur l'immeuble le plus haut et le plus proche du champ de bataille ordonna t-elle

Prompt à la réaction, Ethan utilisa son pouvoir instantanément, et ils se retrouvèrent tous les deux au sommet d'un building d'une dizaine d'étages, surplombant l'avenue principale de Zurich. Ils avaient une vision parfaite du déroulement de l'opération. La requête de la jeune femme n'était pas purement stratégique. Le visuel n'était nécessaire à la scamt pour avoir une idée déploiement de l'équipe. En vérité, il s'agissait d'un pur aspect télévisuel. Un drone les suivit jusqu'aux hauteurs, intrigué par l'initiative de la jeune femme. Anya voulait montrer que la combinaison des pouvoirs de l'équipe permettrais à Mantis de briller d'un éclat nouveau. Une fois que le drone les eut rejoint, elle se permit un clin d'oeil à la caméra, avant de s'élancer du haut du building afin d'attaquer les Khaans par la hauteur.

Face à leur écran, les téléspectateurs observèrent ébahis l'impressionnant saut que venait de faire la toute récente leader de Mantis. Les yeux de la jeune femme se plissaient avec la vitesse acquise, ses cheveux longs suivant la courbe horizontale de la scamt. En un instant, elle fut à deux mètres du sol. C'est à ce moment qu'elle inversa sa gravité afin d'adoucir son atterrissage. Elle défourailla son épée au dernier moment, afin de ne pas perdre de vitesse, puis trancha en deux le malheureux Khaan se situant juste en dessous d'elle. Réalisant un salto parfait, Anya tomba sur les pieds, en plein milieu des rangs adverses. Confiante, elle effectua un coup latéral précis qui décapita deux Khaans et en estropia un troisième. Encerclée aussitôt arrivée, elle fit un massacre avant que ses alliés ne parviennent à faire avancer la ligne d'affrontement, ce qui lui permit de rejoindre les rangs de ses alliés.

Dans le même temps, Ethan faisait pleuvoir une pluie de carreaux sur les monstres si efficacement qu'il fut bientôt à court de munition. Pas découragé pour autant, il dégaina une dague, et profitant d'une brèche dans les lignes Khaans, se téléporta en plein milieu du combat, égorgeant les bêtes avec une efficience extrême. Ses téléportations incessantes lui permirent de faire un carnage tout en ramassant progressivement les carreaux d'arbalètes sur ses défunts adversaires. Alors qu'il venait de ramasser le dernier projectile sur un cadavre, deux khaans se jetèrent sur lui. Plutôt que de fuir grâce à son don, il préféra couper le premier monstre d’un geste négligeant de la main, avant de lancer avec une précision redoutable le carreau en plein milieu du visage de son second opposant. Se téléportant sur la bête fraichement morte, il récupéra sa munition avant de retourner sur l’immeuble pour continuer à canarder les Khaans.

Loin derrière, aux portes de Zurich, 3 bumpers venaient de se poser. Le vent des turbines battaient la terre, et c'est dans cette atmosphère terreuse que les trois portes des bumpers s'ouvraient lentement. Les moteurs a faible régime, et les portes ouvertes, les bumpers se mirent a cracher une légion de soldats.
Alexis était la, mains derrière le dos et coupe poussière volant et maltraité par le vent, sali par les batailles.
Au total 90 soldats se présentaient en rangs serré, au garde-a-vous devant Alexis. Il prit une inspiration et dit

"Messieurs bien le bonjour ! Vous le savez déjà, mais les SCAM de notre équipe sont déjà à l'oeuvre ! Vous connaissez votre boulo, vous savez vous battre, vous connaissez l'ennemi.. Et je sais que je.. Nous pouvons vous faire confiance.
Trois choses avant d'y aller messieurs !

Les soldats étaient pour la plus part armés d'un bouclier en acier, modèle Faraday (il protégeais des coups de jus) et d'une arme blanche a une main (épée, hache, marteau..) le reste portait des armes a feu, d'autres des tronçonneuses, des hallebardes, seul 2 avaient la lourde charge de prendre soin d'un lance roquette !
Tous habillés d'un camouflage couleur automnale, ce groupe de soldats pouvaient paraître être un groupe de rigolos, il n'en était rien, c’était la crème des humains non SCAM, et le blason de MANTIS sur leur avant bras le prouvait !

"Nous sommes à Zurich, la ville est habitée et en bon état, faites tout votre possible pour faire le moins de dégâts possibles, et protégez en priorité les habitants ! Il en va de l'image de l'OSC vous le savez ! Par ailleurs; vous êtes au courant; il y a 3 nouveaux membres parmis les SCAM, et je sais que vous leur obéirez au moindre ordre, mais je tient tout de même a le rappeler !

Nous vous avons tous équipé d'une petite capsule a votre ceinture, certains d'entre vous se sont certainement posé la question quand a savoir ce que cela peut être !
C'est un système de défense, il vous protégera des coups, mais 1 seule fois ! Les nano-robots sont encore lent à se généré, aussi cela vous protégera d'un coup de jus, mais le système sera alors HS. Faites comme d'habitude ! C'est une sécurité de toute urgence, ne gâchez pas cette chance !

Enfin, messieurs si vous voulez bien vous donnez la peine que je vous crache dessus !"

Des petits rires nerveux se détachaient, mais tous se remirent au garde-a-vous signifiant qu'il acquiesçaient et avaient compris les ordres.
Alexis, toucha alors sa tempe, a l'emplacement du bouton de son Neckale activant de fait une dose de Nihile. Toujours de la main droite appuyait sur une télécommande de son bras gauche. Il se recula, pris une grande inspiration.. Et se mis à souffler sur les soldats, de sa bouche sortait une sorte de poudre jaunâtre qui toucha tout les soldats.

Le cocktail d'Alexis ! Il était reconnu qu'il n’était pas le meilleurs des SCAM pour sauver des hommes au bord de la mort. Cependant son cocktail était sans égal et il boosait ceux qui le respirait a un point difficilement imaginable.
adrénaline, amphétamine, Cathinone, Khat, Méthylphénidate, ce n’était qu'une courte liste de ce son mélange possédait.
Tout les soldats subissaient la même sensation, accélération du rythme cardiaque, euphorie, dilatation des pupilles, disparition de la moindre douleur, sensation de puissance, de ralenti et de légèreté,  !
C’était ça le Cocktail d'Alexis. Et tous les soldats étaient sous son effet maintenant !
Alexis se mit à rugir !

"A l'assaut !"

Et tous se ruèrent dans la ville avec une clameur et une vocifération digne des plus grands guerriers Vikings ou Spartiates ! Le vrombissement infernal des bumpers étaient recouvert par tant de force sonore !

5 soldats ne chargeaient pas a travers la ville. Ils restaient accompagner Alexis. Il mis la main a l'oreille.

"Anya ?! les soldats arrivent ! Donne moi l'emplacement des blessé quand ça arrivera, je ferais mon possible, a toi !"

Outre leurs réflexes supérieurs à ceux des humains et leur ahurissante vitesse de déplacement une fois à six pattes, les sprinkhaans se différenciant surtout des autres animaux par leur capacité à organiser des stratégies sommaires. Une fois encore, ils prouvaient que les prendre à la légère était une erreur. Alors qu'Aves stoppait net leur dernière vague dans les rues intactes du centre de Paris, une petite cohorte de sauterelles apparut derrière eux. Une trentaine, tout au plus. Ils avaient décidé, plutôt que de foncer dans le tas, de passer par les souterrains désaffectés, accueillant autrefois des lignes de métro. À présent, ils avançaient tranquillement vers le siège de l'organisation, sans aucune équipe disponible pour s'opposer à eux. Limstella n'attendit pas les ordres. Elle était en retrait, et savait ce qu'il lui restait à faire. La jeune femme pressa le bouton de la poignée de son arc. La corde se rétracta, puis les poupées s'unirent avec le manche. L'arme était en réalité forgée dans un métal des plus résistants, ce qui permettait aux branches d'êtres creuses et donc de pouvoir se confiner. Plus ergonomique, l'arc n'en était pas moins performant.

La course folle de Limstella débuta. Elle fusait, d'une démarche élancée, sans avoir l'air de se fatiguer. Son souffle était régulier, ses inspirations brèves, ses foulées parfaites, dignes d'un soldat sur-entraîné. Les premières sauterelles étaient à sa portée, mais il lui fallait à présent descendre de son perchoir : le vent lui était défavorable pour les tirs lointains. La scami dénicha une lourde planche de bois, la chargea sur son épaule, puis sauta dans le vide. De sa main gauche, elle fit apparaître une copie de cette planche, sur laquelle elle put prendre appui avant de se laisser choir de nouveau, et ainsi de suite. Elle s'organisait un escalier de fortune qui laissait à son passage un amas de bois brisé. Les khaans avaient évidemment remarqués ce fracas, ce qui était en soi un objectif sous-jacent. Il fallait dans un premier temps les détourner du bâtiment, puis s'en débarrasser. Cette seconde étape allait s'avérer bien plus divertissante. Limstella appuya de nouveau sur le bouton. L'arc se déplia en une fraction de seconde tandis que la corde se tendait d'elle-même.

Une centaine de mètres séparait Limstella de ses nombreux opposants. La première flèche atteignit l'œil frontal de l'un d'eux. Les trois suivantes atteignirent deux abdomens et une gorge. La jeune femme étouffa un soupir de mécontentement. Elle allait être obligée de se battre au corps à corps, ce qu'elle préférait éviter la plupart du temps ; mais les drones qui tournaient autour d'elle la forçaient à se mettre en scène. L'arc trouva place au dos de sa ceinture, tandis qu'un cimeterre fut brutalement délogé de son fourreau. Long d'un mètre, recourbé, ce sabre avait un tranchant redoutable et une pointe acérée au possible. Vingt-quatre contre un. Il fallait faire cesser ces tremblements, évacuer la peur, se concentrer. Ses paupières se refermèrent, sa respiration ralentit. Un filtre travaillé des heures durant mit de côté les sons parasites pour ne laisser paraître que les pas saccadés des sauterelles. Pied gauche en avant, jambe tendue. Main droite, porteuse de l'arme, ballante sur son flanc. Seconde jambe, fléchie, appui stable, prête à initier le mouvement. La bras libre, tendu, servait de contrepoids. Limstella rouvrit les yeux. L'émeraude prit toute sa superbe au centre de ce sombre chaos guerrier. Les sprinkhaans ne le savaient pas, mais ils avaient déjà perdu. Le public, lui, le savait et jubilait.

Le plus rapide des khaans tenta un coup de griffe vertical. L'intervalle durant lequel il leva son bras avant de le rabattre suffit à Limstella pour se positionner sur son flanc et le lui taillader sans vergogne. Continuant dans son élan, elle effectua un tour sur elle-même et vint planter l'intégralité de sa lame dans l'abdomen de son ennemi. Un second ennemi se précipitait sur elle. Dans sa main libre, elle fit apparaître une réplique parfaite de son cimeterre et porta un premier coup, bientôt suivi d'un estoc de son frère jumeau fraîchement libéré de l’étreinte des entrailles. Limstella esquissa un lancer vers sa troisième cible. Le coude se déplia, le poignet pivota, les doigts s'ouvrirent. L'arme entama son envolée. Les doigts se refermèrent : un autre cimeterre était apparu dans les mains de la scami. Le premier, lancé, découpa allègrement le crâne d'une créature malchanceuse. Limstella fouetta l'air de l'un de ses deux sabres. Trois parfaites répliques de ce dernier apparurent, empruntant la courbe ainsi décrite. Loin, au fin fond de la campagne portugaise, un homme empochait avec un sourire niais une poignée de billets. Il avait parié que Sonjha en tuerait cinq en moins de dix secondes.

Vallen, à Zurich, avait évité de se jeter dans la bataille. Il savait que d'autres s'en chargeraient et feraient mieux que lui, et comprenait parfaitement qu'Ethan, les jumeaux, et surtout Anya veuillent s'accaparer la gloire de cette mission-ci. Ils avaient quelque chose à prouver aux spectateurs aujourd'hui, tandis que lui se complaisait dans son rôle. Restait que cette gloire alléchante faisait quelque peu oublier à la nouvelle meneuse de Mantis la priorité absolue qu'était la protection des civils. Or ceux-ci ne manquaient pas ! La logistique informa Vallen qu'un groupe de khaans allait prendre à revers les manifestants, situés à un demi-kilomètre. Une distance somme toute rapide à parcourir en terrain découvert. Sauf qu'entre Mantis et les survivants se dressaient de hauts buildings. Heureusement, Anya était dans le coin. Le jeune homme scanda son nom et dressa quatre de ses doigts. Il savait qu'elle avait compris, encore fallait-il la rejoindre. Quatre sauterelles se dressaient entre lui et son amie. Une partie de plaisir.

Vallen fit une première foulée avant de subir une soudaine accélération. Le sprinkhaan ne s'attendait certainement pas à ce que son adversaire arrive en trombe, et n'eut pas le temps de se poser la moindre question compte tenu de l'épaisse épée qui lui avait ouvert la cage thoracique. Numéro douze tendit sa main sur sa droite, créant une seconde rafale qui le projeta dans le sens opposé, droit vers sa deuxième cible. Il passa ainsi de monstre en monstre, les éliminant suite à des séries de coups peu esthétiques mais rapides, efficaces, et surtout maîtrisés à la perfection. Aucun déséquilibre, aucune ouverture éventuelle ne venait noircir le tableau. En un contre un, le stratège ne craignait aucun adversaire conventionnel. Enfin, Anya était à portée. Il courut vers elle, puis bondit pour se placer à l'horizontale, pieds vers sa supérieure. Celle ci plaça la paume de ses mains sur ceux-ci, et réduisit considérablement la masse de Vallen. Le scami n'eut plus qu'à créer une dernière rafale pour décoller littéralement à une vitesse ahurissante.

Il décida d’atterrir derrière la foule des manifestants, en proie à la panique. Aussitôt, un semblant de calme s'installa. Il fallait dire que, dans sa tenue militaire, le stratège avait fière allure. Cette dernière, composée d'un long manteau noir, d'épaulières à l'effigie de Mantis, de hautes bottes renforcées et ornementée de nombreuses ceintures, fourreaux et pochettes, mêlait ergonomie et esthétisme. L'une des nombreuses trouvailles d'Anthony qui avait eu à cœur de redorer le blason de l'équipe qui était autrefois la moins compétente de l'OSC. Un khaan tenta de se jeter sur l'un des civils. Une bourrasque l'en empêcha, le faisant virevolter avant qu'il ne s'écrase contre la paroi d'un immeuble. Vallen rengaina son épée et concentra ses courants sous ses pieds. Les courants s'y accumulèrent, créant un tourbillon permanent qui faisait légèrement léviter le jeune homme. Il se tourna vers la foule.

-Dirigez-vous vers les abris !

Nul ne protesta. Il s'agissait à présent d'assurer la sécurité de ce précieux convoi, à lui seul. Tenter des tuer tous les assaillants aurait été d'une stupidité effarante. Au mieux, il aurait pu en avoir une dizaine - ce qui aurait déjà constitué un record personnel - mais il n'aurait pas tardé à succomber aux assauts combinés du reste du lot et aurait donc laissé ses protégés sans défense. Dans des cas comme celui-ci, Vallen possédait toutefois le pouvoir parfait. Chaque fois qu'une sauterelle s'approchait de trop près ou tentait un saut, numéro douze répondait par un courant violent qui le plaquait au sol. Si une créature préférait contourner ou rebrousser chemin pour trouver une route alternative, les vents du jeune homme le ramenaient dans son périmètre. En attendant que les manifestants soient à l'abri et que les renforts de Mantis arrivent, il avait créé son périmètre de sécurité. Aucune de ces abominations n'entrerait ni ne sortirait tant qu'il n'en aurait pas décidé ainsi !

Chacun des jumeaux avaient abattus une demi douzaine de Khaans mais plus les cadavres jonchés le sol et plus ces bestioles revenaient encore plus nombreuses. Ils s'en sortaient plutôt bien, et ils s'autorisaient quelques regards moquer envers l'autre à chaque cadavre supplémentaires, c'était pour eux une sorte de jeu : celui qui en tuerai le plus.

- 8 pour moi !

- Raah... j'en suis à 7 !

Regardant derrière lui, Steeven aperçut le groupe de Khaans retenu par Vallen, il décida d'aller lui porter secours afin de le libérer. Usant de sa rapidité hors du commun, katana tendu sur sa droite, Steeven coupa en deux trois sauterelles avant d'arriver auprès du groupe tenu en respect par Vallen. Il en compta 17, ceci le fit hésiter mais il décida quand même de se diriger au milieu du groupe sachant qu'il ne risquait pas grand chose.. En effet, si Vallen pouvait les empêcher de sortir, il pouvait aussi les empêcher d'approcher trop prêt de la jeune recrue. Steeven usa de sa rapidité pour faire quelques tour sur lui même, katana tendu à l'extrême, et put réussir à détruire le groupe de khaans qui s'approchaient un par un.. jusqu'au dernier. Le scami s'arrêta, la tête tournant encore, non pas à cause de l'utilisation de son pouvoir mais à cause de l'attaque qu'il venait de faire. Une fois ses esprits retrouvés, il fixa Vallen.

- Excuse moi de m'en être mêler vieux, mais je sais pas si tu aurai pu tenir bien longtemps dans cette position...

Pendant ce temps, Mike était occupé avec 4 khaans prêt à bondir sur lui. Le jumeau réussit à parer les premiers coups et à assainir des contres-attaques, tuant un khaans d'un coup sur le haut du crâne et un deuxième sur le flanc, le tranchant en deux comme dans du beurre. Les 2 sauterelles restantes n'avaient pas eu le temps de réagir qu'ils se retrouvaient maintenant décapiter par le katana de Mike. Plus le temps passait, et plus les troupes de Sprinkhaans s'épuisaient..