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 Limstella - Gaiden 1

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MessageSujet: Limstella - Gaiden 1   Limstella - Gaiden 1 I_icon_minitimeLun 3 Fév - 16:18

Le sang ruisselait entre ses doigts. Limstella laissa retomber le corps de l'homme qu'elle venait de tuer d'un coup de couteau en plein cœur. La vérité la frappa à l'instant où le crâne du père de sa fille heurta le sol. Elle était à présent une meurtrière, un monstre sans scrupules que seule la haine guidait. Ses larmes noyaient son regard émeraude, pourtant elle eut vite fait de reprendre ses esprits. Elle devait fuir à présent, détaler le plus vite possible pour que personne ne puisse la retrouver à temps. L'adolescente courut jusqu'à l'automobile de ses parents. Tout était prévu à l'avance. Dans le coffre, une imposante valise contenait tout le nécessaire à sa survie, du moins pour quelques semaines : batteries, rations, couverture et nano-cures. Ces petits robots étaient le bijou de la technologie médicinale. D'une envergure lilliputienne, ils se glissaient dans l'organisme par voie orale et éliminaient toutes les impuretés avec une précision quasi-parfaite, avant d'être absorbés. Depuis leur invention, une tumeur se guérissait en dix jours tout au plus.

Limstella passa sa main sur le verrou digital, et la porte du véhicule s'ouvrit. El avait obtenu son permis récemment, aussi ses parents avaient-ils fait en sorte qu'elle puisse, en tant que jeune conductrice, se servir de leur vieux modèle à son bon vouloir. Jamais ils ne se seraient douté qu'elle en ferait un tel usage. L'automobile démarra en silence et prit la direction des routes nationales, peu fréquentées du fait de leur entretien discutable. La plupart des usagers préféraient emprunter les voies rapides, où aucune limite de vitesse n'était imposée. Il fallait dire que, grâce à un jeu de polarité magnétique savamment orchestré, l'équilibre des véhicules demeurait stable en toute circonstance et les accident n'étaient plus qu'occasionnels. Mais dès lors que l'on s'engageait sur ces routes, on s'exposait à la vue de tous. Des caméras étaient installées tout son long. Elle aurait été interpellée instantanément si elle s'y était risquée. Or Limstella se devait de rester discrète. Elle avança droit vers l'Est, déterminée au possible. Sa destination était toute tracée : la bordure du désert.

Dans cette zone énorme s’étalant dans une majeure partie des anciennes régions agricoles d'Europe, il n'y avait pas âme qui vive. Ces recoins étaient si éloignés des métropoles que nul n'osait persister à y résider, et pour cause : les attaques de sprinkhaans y étaient souvent ravageuses. Limstella gara son véhicule à une centaine de kilomètres de son point d'arrivée, en plein cœur d'une forêt dense. Elle en sortit sa valise, puis mit le feu à son moyen de transport. Personne n'était de passage dans la zone pour remarquer le brasier miniature, de toute manière bien camouflée. La fumée aurait pu poser un problème, seulement il faisait nuit noire, et sans éclairage, il serait impossible de la distinguer. Si jamais quelqu'un finissait par retrouver cette automobile, il n'en resterait qu'une carcasse calcinée. De sa valise, elle sortit une bicyclette pliable, particulièrement légère mais tout aussi performante qu'un vélo lambda. Elle y hissa son bagage puis se mit à pédaler à rythme de croisière. Elle n'était plus pressée. Au contraire, elle avait tout son temps. Les autorités ne gaspilleraient jamais leur énergie à traquer la commanditaire d'un simple crime conjugal jusqu'à la bordure du désert.

Elle trouva une demeure inhabitée en marge d'un village du Sud de l'Italie. Les premiers temps, elle resta isolée, puisant dans les ressources qu'elle avait emportée. Le vain espoir de ne pas être remarquée la motivait vainement. Elle comprit que sa situation était vouée à évoluer. Il lui faudrait trouver un emploi, affirmer son droit de propriété pour le moins douteux sur son nouveau domicile auto-proclamé, en bref, s'intégrer tant bien que mal à sa communauté d'adoption. Sauf qu'ils étaient des irréductibles, et qu'elle ne parlait pas un traître mot d'italien. Alors elle demeura muette au sein de sa doucereuse solitude, jusqu'à que la faim la tiraille, plus d'un moins après. Un mois qu'elle avait passé recroquevillée, dévorant livres après livres parmi ceux reposant dans les étagères poussiéreuses de cette vieille maison abandonnée. Lorsqu'elle fut forcée de s'aventurer en ville, elle redécouvrit la lumière du soleil, la fraîcheur de l'air, les sons riches et variés qui coloraient ce monde. Et elle découvrit une triste vérité. Les villages frontaliers du désert n'étaient pas des havres de paix. Ils étaient des refuges de criminels.

Une assemblée se tenait en plein centre-ville. Solitaire de nature mais un brin curieuse, Limstella ne put se retenir d'avancer pour voir de quoi il en ressortait. Certains s'écartèrent sur son passage : il fallait dire qu'elle ne s'était pas lavée depuis des lustres, et que la demoiselle ne sentait pas la rose. En outre, elle avait un aspect étrange, avec ces longs cheveux noirs qui cachaient son visage et cet énorme ouvrage qu'elle serrait entre ses bras croisés. Elle pencha la tête par dessus des épaules dans la mesure du possible, tentant de discerner la chose autour de laquelle les badauds formaient un cercle compact. Des murmures s'élevaient ça et là, ainsi que des cris de stupéfaction de temps à autres. Enfin, la jeune femme parvint au centre de cette petite assemblée qui ne semblait nullement surprise de voir un visage inconnu se glisser parmi eux. Le corps d'un enfant baignait dans son sang. Sa vision raviva des souvenirs douloureux chez Limstella. Son accouchement, difficile ; puis le cadavre de cet être indésiré qu'elle aimait tant. Elle se sentit défaillir. Des bras puissants l’empêchèrent de tomber à la renverse.

-Doucement ma jolie. Je sais pas ce que tu fais là, mais c'est certainement pas la première chose à voir ici.

Sans réellement comprendre comment, Limstella se laissa entraîner dans plusieurs rues avant de réaliser qu'une femme d'une quarantaine d'années la tenait par les épaules. Elle avait le teint blême, des cheveux blonds cendrés tirés en une queue de cheval sommaire. Son visage était particulièrement dur, contrastant étonnement avec une voix relativement douce et rassurante. Limstella tenta de l'interroger du regard, mais leurs yeux ne se croisèrent pas. La femme l'emmena, bon gré mal gré, jusqu'à chez elle.

-Allez, va vite te laver. Tu dégages une odeur infecte ! Ensuite on balancera ces fringues, on coupera ces cheveux, et on s'occupera de ton cas.

-Euh...je...

-Quoi ? Tu veux savoir pourquoi je m'occupes de ton cas ? Me prends pas pour une idiote. T'es venue ici toute seule. Soit t'es particulièrement stupide, mais je dirais que non, soit tu cherches à fuir ton passé. T'es qu'une gamine paumée. Je laisse pas des gamines errer dans les rues, moi. Maintenant, libre à toi. Soit tu m'obéis et tu vas vite te décrasser avant d'imprégner ma maison de ta senteur nauséabonde, soit je te laisse dehors. On va sans doute te dépouiller, te violer, puis te tuer. Alors voilà. Dans une main, une douche ; dans l'autre, viol et compagnie. C'est bon, tu commences à comprendre le dilemme ?

Limstella déglutit avec difficulté. Pour sûr, elle n'avait pas vu sa situation sous cet angle, mais elle semblait en finalité tout à fait réaliste. La jeune femme s'inclina en signe de remerciement et s'empressa de monter jusqu'à la salle de bain. Retrouver la sensation de propreté fut un plaisir, plus qu'elle ne le pensait. De même, lorsqu'elle enfila des vêtements décents, bien que trop grands et de mauvais goût, elle ressentit un confort qu'elle ne connaissait plus. La bienveillante inconnue l'attendait dans son salon, installée dans un vieux fauteuil, les jambes croisées. D'un signe de tête, elle invita, ou plutôt ordonna à Limstella de s'asseoir en face d'elle. Celle-ci ne se fit pas prier. Elle regarda la riveraine blonde droit dans les yeux, puis s'inclina une nouvelle fois, esquissant des remerciements sincères qui n'eurent l'occasion d'être exprimés par des mots.

-Tais toi. Je veux pas t'entendre me dire merci. En fait je veux même pas t'entendre du tout, je m'en fous de ce que tu as à dire, parce que je sais déjà tout ce qu'il y a à savoir. Laisse moi t'expliquer ce que toi, tu dois savoir : cette région est la pire qui soit. On croise des hommes affreux à chaque coin de rue. Ils pourrissent la vie des rares gens honnêtes qui sont attachés à ces terres. Si tu veux survivre ici, je vais te dire ce que tu peux faire. Rester ici.

Un silence s'ensuivit. La phrase demeurait en suspens.

-Rester ici ou... ?

-Ou crever. Quoi, tu pensais que t'avais le choix ? C'est la loi du plus fort. La plus forte, il se trouve que c'est moi. Pour une raison qui à l'heure actuelle m'échappe, je crois que je t'aime bien. Profites-en. Tu serais conne de laisser une occasion pareille te filer entre les doigts.

La jeune femme acquiesça en silence. Conne, elle l'avait été. Elle n'aurait jamais du sortir avec ce garçon, n'aurait jamais du garder le bébé, n'aurait jamais du se venger, n'aurait jamais du fuir. Mais à présent elle était là, et il fallait faire avec. Cette occasion était peut-être un piège, mais c'était tout ce qu'elle avait pour le moment.
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