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 Limstella - Gaiden 4 (Fin)

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MessageSujet: Limstella - Gaiden 4 (Fin)   Limstella - Gaiden 4 (Fin) I_icon_minitimeMer 19 Fév - 19:54

Les saisons défilaient sans affecter le nouveau mutisme de Limstella. Durant les premières semaines de son incarcération, elle avait frappé à sa porte avec hargne, clamé son innocence à qui voulait ou ne voulait pas l'entendre. Puis, petit à petit, elle s'était rendu compte que sa dépense d'énergie était vaine. Peu importe ce qu'elle dirait, peu importe le volume de sa voix, on continuerait de l'ignorer ou de la traiter d'hystérique. Depuis, elle ne disait plus rien à personne. Pas un mot pour les gardes pénitenciers, pour ses codétenus, pour le personnel de la cantine, pour la psychologue qu'on lui avait assignée. Visiblement, on la pensait atteinte d'une forme de pathologie quelconque dont la dénomination ne l'intéressait pas. Pourtant, elle ne faisait rien pour les contrarier, se contentant de se terrer dans sa cellule et d'en sortir lorsqu'on lui en donnait l'ordre. Mais elle n'était pas dupe. Un point en particulier changeait radicalement la donne. Elle était une femme. Cela lui valait des élans de compassions de la part de certains. Si seulement ce n'était que ça.

Dès les premiers jours, cela lui avait valu des regards soutenus de toute part. Elle était l'une des seuls représentantes de la gent féminine dans un lieu hautement libidinal. Sentir les têtes se tourner à son passage restait toutefois supportable. Impossible, en revanche, de passer outre les tentatives audacieuses des plus téméraires de ses camarades d'infortune. Le premier qui approcha sa main d'un peu trop près finit avec trois doigts cassés. Un autre, qui voulut lui voler un baiser, tint dans la paume de sa main quelques unes de ses dents brisées. Puis était venue leur vengeance. Ils s'étaient mis à quatre pour tenter de la violer. Le gardien des lieux, corrompu jusqu'à la moelle, s'était contenté de détourner le regard avant de se rendre compte que les choses ne s'étaient pas passées comme prévu. Un crâne avait été violemment abattu contre un mur. Et ce n'était pas celui de la jeune femme. La rumeur de ce meurtre à mains nues s'était propagé comme une traînée de poudre à travers la prison. Depuis lors, on ne convoitait plus Limstella, mais on la craignait.

Comme tous les samedis, on lui imposait une séance de deux heurs auprès d'une psychologue spécialisée. Spécialisée dans quoi, elle l'ignorait. Sans doute du milieu carcéral, ou bien de l'adolescence. Elle pouvait ressentir son aversion et sa condescendance lorsqu'elle s'adressait à elle. Cette femme là n'avait pas choisi de travailler avec des gens comme eux, elle ne pouvait être bienveillante à leur égard et par le fait ne pouvait être d'aucune aide.

-Comment s'est passée votre dernière rencontre avec vos parents ?

Régulièrement, les Sonjha venaient visiter leur fille ; ou plutôt cherchaient trace de celle qui avait jadis été leur fille. Une enfant douce, affectueuse, qui cherchait l'affection de ses amis et ne causait de tort à personne. Ils ne voulaient pas croire que leur même enfant ait pu commettre une telle série de meurtres. Comme avec les occupants de la prison, Limstella demeurait silencieuse en leur présence. Ils ne la comprenaient pas. Plus personne ne semblait la comprendre. Les yeux émeraude de la jeune femme se plantèrent dans ceux de la psychologue qui, déconcertée, s'empressa d'observer les tranchées laissées par l'usure du bois sur son bureau.

-Je ne comprends pas ce que vous attendez de moi.

-Je veux simplement vous aider à vous réhabiliter. Et pour ça il faut que vous vous rendiez compte de ce que vous avez fait.

-Me réhabiliter...j'ai entendu dire que je ne sortirais jamais de cette prison. Est-ce vrai ?

Le rouge monta aux joues de la psychologue qui marmonna sa réponse :

-Vous vous verrez peut-être accorder une liberté conditionnelle si vous faites preuve de bonne conduite. Quelques jours par mois tout au plus...

Limstella soupira. Elle s'appuya allègrement sur le dossier de sa chaise, joignit ses mains par-dessus ses genoux et laissa son regard se perdre dans le vide. Elle n'avait aucun espoir de sortir d'ici. Sa vie s'y déroulerait, puis elle y mourrait. La fatalité l'emportait à présent sur le désir de se battre, de se faire entendre. Et les idées suicidaires commençaient à émerger ça et là. Autrefois, elle craignait pour sa vie, faisait tout son possible pour la préserver ; mais à présent il ne restait plus rien à sauver. Elle savait que si par un miracle quelconque elle était libérée, sa seule obsession serait de poursuivre sa quête de justice. On ne pouvait plus la changer à présent. Le soir venu, elle alla immédiatement s'allonger dans sa couchette. C'était toujours la même chose : elle passait des heures les yeux grands ouverts, à attendre la fatigue puis le sommeil. L'ennui était devenu l'un de ses compagnons de route, apportant avec lui une vertu nommée patience. Au dessus d'elle, le géant parlait beaucoup. Ce gaillard était un grand bavard, souvent à batifoler ou raconter de vieilles histoires. Et, pour une raison ou une autre, il décida d'en raconter une bien plus notable que d'habitude ce soir là.

-Tu sais, mon gamin ? Je l'ai tué et je l'ai donné à bouffer à mon chien, ça, tu le sais déjà. Mais je t'ai jamais raconté comment je l'avais tué. Mon gamin, tu vois, il s'appelait Steve. J'aime pas trop de prénom, mais c'est pas moi qui l'ai choisi. Le petit Steve, il est né avec une tumeur au cerveau. On avait pas de quoi lui payer un traitement suffisant. On faisait de notre mieux, on éclatait toutes nos économies. Le petit Steve vivait. Il n'allait pas bien, mais il était là, avec nous. Et puis un jour, ils l'ont emmenés à l'hôpital. Il était en phase terminale le pauvre. Il souffrait. Il souffrait plus que quiconque. Il souffrait sans doute bien plus que toi tu souffres de vivre dans un endroit comme celui-là aujourd'hui. Alors oui, je l'ai étranglé de mes propres mains. Et oui, je l'ai donné à manger à mon chien, à son chien. Parce que c'est ce qu'il voulait. Que son corps serve à nourrir autre chose que des asticots. Personne n'aime les asticots. Tout le monde aime les chiens.

Limstella ne trouva pas le sommeil. Ni cette nuit ni les suivantes, jusqu'à la rencontre hebdomadaire avec la psychologue. L'histoire du géant lui trottait dans la tête. Elle l'avait cru le premier soir, puis l'avais remise en question, se disant que son codétenu était peut-être simplement fou, qu'il avait inventé cette histoire de toute pièce. Une rapide et passablement inutile discussion avec son avocat avait confirmé les dires du colosse. Depuis, ses quelques phrases allaient et venaient incessamment dans tous les recoins de son esprit. Cet homme n'était pas brillant, pas habile. Il n'avait rien de particulier à apporter au monde, mais son seul crime avait été d'abréger les souffrances d'un enfant destiné à mourir. Pour cela, il avait écopé d'une peine à perpétuité. Confuse, elle se confiait à sa garde-fou assignée.

-La même peine que moi...alors que j'ai tué une trentaine d'hommes.

-Vous y voyez une injustice ?

-Je...

Non, elle n'y voyait aucune injustice. Il était normal qu'un monstre capable d'ôter la vie à un innocent paye le prix fort par rapport à une véritable justicière. Elle aurait été capable de répondre exactement cela la semaine passée, mais le doute s'était insinué, et une question avec elle : s'était-elle fourvoyée ? Elle s'en était elle même rendue compte, certains des gens enfermés avec elle n'étaient pas nécessairement mauvais. Qu'advenait-il s'il en était de même parmi ses nombreuses victimes ? Et si certains d'entre eux avaient tué par accident, volaient pour nourrir leur propre famille, le faisaient sous la contrainte de l'Ours ? Et si le père de sa fille avait tout simplement pris peur...Non. Elle ne pouvait lui pardonner. Surtout pas à lui. Pourtant, en ne regardant que les faits, il avait tué un enfant. Comme le géant. Si elle ne pouvait pardonner à des gens comme lui, comment pouvait-elle cautionner ses propres actions ? Les tremblements avaient envahi son corps.

-Je veux mourir...je veux rejoindre ma fille.

-Non Limstella. Vous devez vivre pour elle.

Peu importe la justesse de ses mots ou la véracité de ses paroles. La psychologue était la première personne depuis des années qui évoquait sa fille. Entendre quelqu'un en parler lui redonnait un souffle de réalité. Les contours de son visage bambin redevinrent nets. Rondouillards et resplendissants. Les mois suivants furent empreints de solitude. Limstella avait demandé à être isolée dans une cellule monoplace, d'où elle ne sortait que pour rencontrer sa psychologue, trois fois par semaine. Elle lui parlait de tout ce qu'elle avait fait durant son enfance, puis durant son exil à la bordure. L'autre ne répondait que rarement, faisant simplement office d'oreille attentive. Elle plaida auprès des tribunaux pour une remise en liberté conditionnelle anticipée, Limstella prenant selon elle conscience de la gravité de ses actes et ayant tendance à se repentir, à l'instar d'un enfant confessant une énorme bêtise. Des rencontres furent organisés entre la jeune femme et ses parents, qui finirent les uns dans les bras des autres après plusieurs semaines difficiles.

Malgré toutes ces avancées, la liberté semblait une lointaine utopie. Jusqu'au jour où les résultats d'un contrôle médical de routine tombèrent directement dans les mains de Valentin Aënis. Une prisonnière, jeune, apte à éliminer cinq policiers à elle seule, maniant mieux l'arc que les soldats de l'élite, et fortement influençable, était compatible avec le programme S.C.A.M.I. Une porte venait de s'ouvrir. Les prémices d'une collaboration, d'un échange où les deux partis seraient gagnants. Limstella, à l'aube de sa vingt-deuxième année, entra pour la première fois dans le siège parisien de l'OSC, son passé sombre derrière elle et emplie d'admiration pour l'homme qui avait osé lui laisser une seconde chance.



[HRP: La fin est volontairement rapide, parce qu'il ne faut pas non plus tout révéler du développement psychologique d'un personnage que je joue encore! Il faudrait pas que le Gaiden empiète sur le Rp :). Bref, j'espère que ces quatre parties vous auront plu et auront attisé votre attachement à ce personnage!]
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